Protection des données : le double clash d’Alex Türk au niveau européen

Protection des données en Europe : un groupe de travail quasi « made in USA »

Mais, lors du point presse des Assises de la Sécurité, Alex Türk a également déballé les dessous de la préparation aux travaux de révision de la directive européenne en matière de protection des données personnelles.

Il y a un an et demi, en pleine présidence française de l’Union européenne, il avait été décidé de constituer un groupe de travail européen, chargé de faire des propositions pour l’élaboration de la future directive.

Ce groupe de travail était composé de cinq membres : à l’époque, en tant que Président du Groupe de travail Article 29 sur la protection des données, Alex Türk avait porté son choix sur Jacob Kohnstamm, vice-président d’origine hollandaise de ce comité consultatif regroupant les 27 « CNIL » européennes.

Mais le choix des autres membres du groupe de travail, revenant à la Commission européenne, a provoqué la stupeur et la colère d’Alex Türk.

« Les quatre autres membres, nommés par la Commission européenne, représentaient des intérêts américains », explique le président de la CNIL.

« C’était inadmissible. Pour le futur texte fondamental européen, on va demander aux Américains de nous faire des propositions. »

L’affaire ne s’arrête pas là. Elle s’emballe même avec le départ du haut fonctionnaire français en charge de la constitution de ce groupe de travail quasi « made in USA » vers une autre mission. Alex Türk reconnaît d’ailleurs qu’il a « poussé à ce départ ».

« Je suis allé voir Jacques Barrot [vice-président de la Commission européenne à l’époque] pour faire du barouf. Et j’ai obtenu gain de cause. »

Le groupe de travail initial a été remplacé par une grande consultation publique qui a duré six mois (avec notamment une contribution du G29).

(lire la fin de l’enquête page 3)