Radionomy sur un air de « Web radio killed the radio star »

Mobilité

Initiative d’origine belge, Radionomy permet de créer sa propre radio en ligne en quelques clics. Les frais de diffusion sont pris en charge, en échange de pub.

Au regard de ses ambitions et sans doute aussi des récentes mises en gardes de sociétés de gestion collective de droits d’auteur (voir la récente note de TheInquirer sur le sujet), Radionomy n’a pas pris à la légère la rémunération des ayants-droit.

Un accord à la portée européenne a été signé avec la SABAM (équivalent belge de la SACEM) pour la gestion collective des droits d’auteurs-compositeurs et des négociations sont en cours avec  la SCPP (Société civile des producteurs phonographiques) et la la SIMIM (équivalent SCPP côté Belgique) pour la gestion collective des droits des producteurs.

Enfin, les Web radios ne sont pas soumises aux lois appliquables aux médias radiophoniques traditionnels comme les quotas d’expression francophone* qui pénalisent parfois la diffusion d’esthétiques musicales méconnues ou d’origine étrangère.

Quatre minutes de publicité par heure

Financer un tel projet a un coût. En dehors d’une recherche de levée de fonds en cours (3 à 5 millions d’euros), Radionomy entrecoupera le flux audio de 4 minutes de publicité maximum par heure qui seront réparties dans 3 ou 4 plages. Espérons que les internautes qui ont coupé leur récepteur FM à cause de ces coupures omniprésentes ne seront pas tentés de zapper sur les Web radios “traditionnelles” ayant des coupures moins répétitives.

La gestion des annonceurs est en cours de réflexion pour la France, le mode de commercialisation des radios sera décidé marché par marché. Point notable, Radionomy envisage de partager les revenus publicitaires avec les programmateurs en fonction de l’audience de leur antenne.

Souhaitons à ces Belges de faire aussi bien que l’américain Live365 présent dans l’aventure de la radio en ligne personnelle depuis 1999. Devant le coût de maintenance de ses infrastructures et des droits liés à l’utilisation des musiques, le service avait fini par devenir payant quelques années plus tard.

« Le temps des radios ‘populaires’, calibrées sur les préférences des femmes au foyer et destinées aux audiences les plus larges, est révolu », conclut Yves Baudechon.

Après le retour sur les ondes des radios disparues (avec la résurrection de la station Maxximum sur Internet par exemple), les nostalgiques de l’époque des radios libres vont être ravis.

* En savoir plus sur le sujet sur le site Internet de la Direction du développement des médias rattachée au service du Premier ministre