RealNetworks adopte le Mpeg 4

Mobilité

Le leader de la diffusion de contenus sur Internet, RealNetworks, a décidé d’adopter le standard Mpeg 4 reposant sur la technologie QuickTime d’Apple. Les premières applications entrent essentiellement dans le champ de la téléphonie mobile de troisième génération, mais à terme, le format est amené à s’imposer pour tous les flux vidéo numériques.

Enorme surprise, Real Networks a finalement annoncé son intention d’adopter le format Mpeg 4 dans ses prochaines versions de RealSystem IQ et du lecteur RealOne. Jusqu’à présent, la firme basée à Seattle n’avait pas manifesté d’intérêt majeur pour le standard, essentiellement soutenu par Apple. Mpeg 4 s’appuie en effet sur la technologie QuickTime et devrait jouer un rôle essentiel dans les services de téléphonie mobile de troisième génération. Son format dense et compact se prête volontiers à des applications interactives pour le type de bande passante disponible sur les prochains réseaux sans fil. RealNetworks a d’ailleurs annoncé son adhésion au 3GPP (Third Generation Partnership project ? projet de partenariat pour la troisième génération), une organisation qui définit les standards utilisés sur les réseaux de données de troisième génération. « Voilà une modification publique de comportement très importante pour Real. Il s’agit d’une assez importante concession de leur part, de dire qu’ils ont besoin de Mpeg 4 aussi tôt et de devenir bon dans son utilisation », souligne Bill Bernat, responsable éditorial de Streaming Media, une société d’étude, cité par nos confrères de CNet. Les acteurs du Mpeg 4, entraînés par Apple, s’activent au sein de l’ISMA, un organisme qui a fait beaucoup parlé de lui ces derniers mois en raison des enjeux du streaming (voir édition du 4 octobre 2001). Le frein de la gestion des droits En comparaison du soutien sans équivoque de Real au Mpeg 4, Microsoft n’est pas aussi franc du collier : la firme a bien adopté le codec video de Mpeg-4, mais utilise ses propres codecs audio ainsi qu’un format de fichier propriétaire. Pas vraiment standard, donc. Il s’agit en fait du comportement habituel du géant des logiciels, qui s’assure ainsi d’être exempt de tout reproche (il peut justifier de son adhésion à une partie du standard), tout en dressant suffisamment de barrières pour continuer de pousser sa technologie, et en arguant que ses clients ont exigé plus (sous-entendu que ce qu’apporte le Mpeg 4). Reste que la position de Microsoft se défend en ce qui concerne la gestion des droits numériques, une technologie anticopie reconnue comme un obstacle difficile à surmonter pour ce qui concerne l’interopérabilité. Mais bien qu’aucune solution ne soit annoncée pour tout de suite, la question est à l’ordre du jour. Pour le moment, chacun des acteurs s’appuie sur ses propres solutions. L’avenir du streaming sur le Web reste encore quelque peu en eaux troubles, mais la voie est tracée pour que le standard Mpeg 4 soit utilisé comme pilier de base des prochains services numériques. A eux deux, Apple et RealNetworks représentent plus de la moitié des lecteurs vidéo du marché et même s’ils n’utilisent pas encore Mpeg 4, une version prochaine de QuickTime (voir édition du 4 décembre 2001) ainsi que du lecteur de Real l’embarqueront sous peu.