S. Ballmer (Microsoft): ‘Je ne pense pas que les logiciels seront un jour gratuits’

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Visite éclair pour le PDG de Microsoft à Paris. Après avoir rencontré des députés à l’Assemblée nationale, il s’est entretenu avec des étudiants de Sciences Po.

Le 2 octobre fut une journée assez active pour Steve Ballmer sur le sol français. Après une halte à l’Assemblée nationale au cours de laquelle le bouillonnant PDG de Microsoft s’est entretenu avec une trentaine de parlementaires sur le thème de l’innovation, il s’est rendu à Sciences Po Paris. La première étape, c’était le but de sa visite, l’a amenée à signer solennellement un partenariat entre Sciences Po et son groupe en présence de Richard Descoings, directeur de l’établissement parisien, et d’Eric Boustouller, le président de Microsoft France. Il s’est ensuite prêté au jeu – bien encadré – de questions/réponses avec les étudiants.

Commençons par le partenariat. Loin d’être le premier du genre (Microsoft collabore déjà avec l’Insa de Lyon, notamment), il doit amener Microsoft et Sciences Po à développer de nouveaux outils pédagogiques, des outils de gestion pour cet établissement universitaire ou encore à développer des « synergies » entre l’école de la communication de Sciences Po et la MSN Media Academy. Le groupe de Redmond soutiendra également deux Chaires de Sciences Po, en « Humanités scientifiques » et en « Régulation ».

Civilités et conseils aux étudiants

Intéressons-nous maintenant au débat entre Steve Ballmer et les étudiants, ou plutôt entre « Steve » ou « Steve B », comme celui-ci aime être appelé, et les étudiants.

Passé un « Bonjour à tous » de circonstance, en français, le PDG s’est livré à une présentation d’une bonne dizaine de minutes sur son parcours professionnel personnel, marqué par l’interruption de ses études à la « Stanford Business School » pour rejoindre son ami Bill Gates chez Microsoft, entreprise qui ne comptait alors selon lui qu’une trentaine de salariés.

Quelques minutes plus tard, le débat commence et Steve B est invité par les étudiants à répondre à quelques questions autour de trois thèmes : carrière personnelle, Microsoft et innovations. Il revient sur sa carrière personnelle et leur prodigue quelques conseils pour leur propre avenir : « Si vous trouvez une start-up qui représente quelque chose de spécial pour vous, allez-y. Mais n’allez surtout pas vers une start-up juste pour rejoindre une start-up. Il y a beaucoup de mauvaises start-ups ».

Système d’exploitation sur le Web ?

Viennent ensuite des questions sur l’avenir des logiciels, coeur de métier de l’éditeur. « On commence à parler d’applications web, dont celles de Google ou Writely et de système d’exploitation basé sur le Web. Que va faire Microsoft en ce qui concerne ces applications web? », interroge un étudiant.

« Il y a plusieurs aspects dans votre question, répond Steve Ballmer. Existe-t-il une transformation qui nous concerne ? La réponse est oui. Cela dit, ce que les gens aiment sur Internet, c’est le coté ‘plug and play’. Il leur faut toutefois aussi parfois installer un logiciel et c’est pourquoi nous privilégions le ‘Software services’ (un modèle intermédiaire entre les applications sur sites et celles qui sont hébergées) », analyse Steve Ballmer. « Et si vous voulez savoir si les logiciels seront un jour gratuits, ma réponse est que je ne pense pas que les logiciels seront un jour gratuits […]. Notre travail consiste à apporter suffisamment de valeur pour que les gens acceptent de payer ce que l’on produit ».

Open XML : « le processus n’est pas terminé »

Enfin, en réponse à une question sur la normalisation du format Office Open XML (OOXML) récemment rejetée par l’ISO (International Standard Organisation), Steve Ballmer joue la sourde oreille.

Il estime qu’Open XML est « un standard international », qui a par ailleurs été adopté par une « association européenne de constructeurs » (faisant référence à sa standardisation par l’Ecma fin 2006). Avant de conclure : « le processus n’est pas terminé, il est toujours en cours ». La révision de l’OOXML doit reprendre à l’ISO en février 2008.