Sage préconise le ‘best of breed’ pour les PME-PMI

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Si l’arrivée de Microsoft, SAP et consorts sur le marché des PGI destinés aux entreprises du mid-market n’a pas encore produit de bouleversements visibles, les éditeurs en place se préparent néanmoins. Ainsi de Sage qui vient de racheter Concept, un éditeur de logiciels de reporting financier. Parallèlement, Sage fait valoir la spécificité de son positionnement : il plaide notamment pour une approche best of breed.

Lorsque Microsoft lançait, il y a quelques mois, son offensive sur le marché des applications de gestion destinées aux PME-PMI avec les rachats successifs de l’américain Great Plains et de l’européen Navision, les regards se sont tournés vers Sage. Très présent dans les petites entreprises, n’est-il pas l’éditeur le plus menacé par l’arrivée d’un mastodonte comme Microsoft ? D’ailleurs, dans la foulée de l’annonce du rachat de Navision, Sage saisissait la Commission de la concurrence danoise afin de s’y opposer. La plainte n’avait alors pas été retenue.

Pour le moment, en tout cas, tout va bien pour lui, comme le confirme Florence Méro, directrice de la division mid-market (les entreprises comprenant entre 100 et 2 000 salariés) au sein de la filiale française de Sage : « Navision est certes un de nos concurrents, mais son rachat par Microsoft n’a eu aucun impact visible. Navision reste une toute petite structure en France, surtout en comparaison avec la nôtre. Quant à l’offensive de SAP sur le mid-market annoncée avant les vacances, on n’a encore rien vu. Nous sommes cependant très vigilants car on ne peut prendre à la légère de tels compétiteurs. »

Cette vigilance se perçoit d’une part dans le discours que l’éditeur tient sur les besoins informatiques des PME – qui fait la part belle au best of breed (meilleur du marché) par opposition au tout-intégré – et d’autre part par une stratégie d’acquisition. Laquelle s’oriente elle-même selon deux axes : verticalisation de l’offre avec le rachat en juin dernier de Dynalog, spécialiste de la facturation pour les entreprises du BTP, et acquisition de compétences pointues. Le rachat annoncé hier de l’éditeur Concept, fournisseur de logiciels de consolidation et de reporting financier destiné aux moyennes et grandes entreprises, rentre dans ce cadre.

Généralistes et spécialistes

Quant aux besoins informatiques du mid-market, Florence Méro les résume ainsi : « Il y a certes des entreprises qui demandent un intégré de gestion complet ; à celles-là, nous proposons l’Integrale ou la ligne CS/3. Mais d’autres réclament des applications spécialisées en fonction de leurs besoins. Nous avons donc des best of breed généralistes de gestion comptable et financière, et spécialistes, de CRM par exemple. Les entreprises du mid-market sont vigilantes sur leurs investissements informatiques. Elles tiennent à conserver leur existant et répugnent aux approches de type big bang. » Un discours à front renversé avec celui tenu par les géants des PGI qui se contentent le plus souvent de fournir une version allégée de leur PGI destiné aux grands comptes.

On le sait, l’enjeu d’un PGI pour un grand compte est de rationaliser la gestion interne. Les grandes entreprises d’un même secteur, du fait même de l’inertie inhérente à leur taille, ont des processus industriels peu différents les uns des autres. Dès lors, l’intérêt d’un PGI est de leur proposer une bibliothèque de processus modélisés et de les inciter à repenser les leurs de façon à les rendre conformes à ceux qui ont été modélisés. En somme, il s’agit de standardiser une façon de faire. Mais pour les PME, l’enjeu du système informatique n’est-il pas d’en faire un moteur de différentiation vis-à-vis de la concurrence ? D’où effectivement la pertinence d’une approche best of breed. Cela dit, celle-ci n’a pas que des avantages. Elle requiert des efforts d’intégration à l’existant, donc de coûteuses prestations de développement. Les technologies de type EAI peuvent être une aide utile. En l’occurrence, Sage n’en est pas doté mais confirme étudier de près la question.