Samsung sacrifie le Galaxy Note7 mais doit encore l’enterrer

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La production du Galaxy Note7 est définitivement arrêtée. Comment Samsung s’y prend-il pour tourner la page ?

Annonces en cascade pour Samsung dans le dossier Galaxy Note7.

En moins de 24 heures, le groupe sud-coréen aura limité, suspendu, puis définitivement arrêté la production de sa phablette sujette à des surchauffes ayant entraîné des dégagements de fumée, des départs d’incendie, voire des explosions.

La page commerciale étant irréversiblement tournée, place désormais au programme de rappel, officiellement étendu, ce mardi, à tous les partenaires de Samsung sur l’ensemble des marchés où le Note7 était vendu.

Tous les moyens sont bons pour convaincre les utilisateurs d’éteindre le téléphone et de le restituer. Illustration avec l’application Oculus, associée au Gear VR. Elle a fait l’objet d’une mise à jour obligatoire qui empêche l’utilisation du casque de réalité virtuelle avec un Note7 (« plus de prise en charge jusqu’à nouvel ordre »).

Sur reddit, où la nouvelle a émergé, on se déchire entre ceux qui préfèrent appliquer le principe de précaution et ceux qui proposent de contourner le blocage en utilisant un pare-feu, en désactivant toute connexion à Internet ou en installant une ancienne version de l’app.

Aux États-Unis, Samsung envoie à ceux qui ont acheté le Note7 sur sa boutique un emballage spécial pour la réexpédition. Il est composé de trois cartons, dont l’un protégé avec de la fibre de céramique censée contenir un éventuel départ de feu. Une initiative qui fait suite au refus de certains transporteurs de prendre en charge ces « paquets potentiellement explosifs ».

Il faudra surveiller la très probable mise en place d’un ultimatum généralisé pour le programme de rappel. Un premier signal a été donné en Corée du Sud : au-delà du 31 décembre 2016, on ne pourra plus bénéficier d’un remboursement ou d’un échange.

Chou blanc

Des questions restent en suspens. En tête de liste, l’origine du problème qui a frappé des dizaines de Note7 rien qu’aux États-Unis, selon les alertes enregistrées par les autorités sur place.

Début septembre, lors de l’ouverture du « premier » programme de rappel, Samsung avait évoqué une erreur de production de l’un de ses fournisseurs de batteries (Samsung SDI, selon des documents de la Korean Agency, qui, après analyse, a déterminé un problème de protection de l’anode et un risque de court-circuit).

Le recours à un autre fournisseur n’a pas semblé changer la donne. Des cas de surchauffe ont par ailleurs été relevés en Chine, où aucun Note7 n’a été livré avec une batterie fabriquée par le fournisseur incriminé, selon Samsung.

D’après le New York Times, qui en réfère à une source dite « proche du dossier », le fabricant des Galaxy aurait mobilisé des centaines d’employés… dont aucun ne serait parvenu à reproduire une explosion ou un incendie. Les centaines de bêta-testeurs sollicités avant le démarrage commercial du smartphone n’en avaient pas plus trouvé à redire.

À en croire les analystes du panel Reuters, l’épisode Galaxy Note7 représenterait un gouffre financier de 17 milliards de dollars pour Samsung, qui a déjà enregistré, ce mardi, sa plus grosse chute en Bourse depuis 2008.

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