SCO révoque la licence Unix d’IBM

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SCO a révoqué la licence Unix d’IBM qui, du coup, ne peut plus distribuer son Unix, AIX. D’autre part, SCO a revu à la hausse sa demande de dédommagements et réclame désormais trois milliards de dollars au lieu de un milliard. Les éventuelles conséquences pour les utilisateurs d’AIX restent difficiles à évaluer.

Sans grande surprise, SCO a mis ses menaces à exécution, mettant fin à la licence Unix System V, une des versions du noyau Unix, détenue par IBM, lequel devrait théoriquement cesser toute commercialisation de son Unix, AIX, puisque ce dernier repose sur Unix Systems V. D’autre part, SCO a modifié la plainte déposée devant une cour fédérale de l’Utah, là où il a son siège social. SCO réclame désormais à IBM non plus un mais trois milliards de dollars, au titre des réparations pour avoir utilisé abusivement des droits à la propriété intellectuelle appartenant à SCO, et ce au profit de Linux (voir édition du 6 juin 2003). Somme qu’il justifie de la façon suivante : un milliard de dollars pour rupture du contrat de licence sur AIX ; un milliard pour ne pas avoir respecté le contrat équivalent relatif à Unix signé par Sequent, société rachetée par IBM en 1999 et enfin un milliard pour concurrence déloyale. SCO en a profité pour stigmatiser Linus Torvalds, qui a supervisé le développement du noyau Linux. Il lui est reproché d’avoir intégré (ou laissé intégrer) dans le système d’exploitation libre du code Unix protégé par des copyrights.

Sun en roue de secours

Mais c’est au final moins Linus Torvals que le modèle de développement open source qui est contesté par SCO, car il ne permet pas d’identifier les origines et les droits de propriété des codes source qui sont ajoutés par de multiples développeurs. Du côté d’IBM, on conteste bien évidemment avec la dernière énergie les diverses accusations de SCO. Quant à la rupture du contrat de licence Unix pour AIX, IBM la considère comme nulle et non avenue, la licence étant jugée définitive et donc irrévocable. Les éventuelles conséquences pour les utilisateurs d’AIX sont difficiles à imaginer. Il appartiendra au juge de trancher mais il est peu probable qu’il leur ordonne de cesser d’utiliser AIX. En attentant, cet imbroglio juridique aura sans nul doute un impact négatif sur l’activité Unix d’IBM. Heureusement Sun Microsystems est là. Il s’est empressé de faire savoir, par le biais d’une campagne publicitaire, que son Unix, Solaris, est exempt de tout litige juridique avec SCO ou qui que ce soit d’autre et qu’il tient prêt un programme de migration d’AIX vers Solaris.