Sébastien Badault (Google) : « e-Pub : on trouve plus d’opportunités dans le mobile que dans le display »

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Le directeur de la stratégie commerciale de Google France effectue le bilan « e-pub » de son groupe : position dominante, display, vidéo, mobile et AdWords.

ITespresso.fr : Comment comptez-vous avancer sur le volet display ?
Sébastien Badault : 2010 a constitué l’année I du display chez Google. En particulier sur YouTube en tant que support. On a beaucoup travaillé sur les espaces monétisables, notamment la page d’accueil (6 millions de visiteurs par jour), avec des formats publicitaires hyper- impactants. Si vous regardez le quatrième trimestre, la page d’accueil de YouTube a été prise par un annonceur différent chaque jour avec des marques comme Chanel, L’Oreal et des campagnes créatives comme Tipp-Ex ou Ubisoft dans le cadre du lancement du jeu vidéo Assassin’s Creed. On remarque une diversification du profil des annonceurs : Castorama, Monoprix, Intermarché, Leroy Merlin…La publicité vidéo (pre-roll, post-roll…) va monter en puissance sur YouTube, en fonction des contenus dont nous disposons (nous avons signé un accord important avec Lagardère dans ce sens). L’outil YouTube Insight permet de mesurer le degré d’attention des internautes sur chaque vidéo consultée. En ce qui concerne l’affichage publicitaire sur notre réseau GDN (Google Display Network, des dizaines de milliers de sites partenaires sur lesquels Google livre de la publicité via la plate-forme DoubleClick), nous avons commencé par de la publicité contextuelle en texte et nous avons débuté le display à la demande des partenaires.

ITespresso.fr : Envisagez-vous de déployer du display sur la page d’accueil moteur de Google ?
Sébastien Badault : Certainement pas. Potentiellement, des tests sur Google Finance seraient menés ((pas en France). Sur le moteur, nous avons amélioré cette année la boîte de présentation des messages publicitaires en texte sur les résultats premium. Ainsi, un annonceur peut mettre en avant quatre liens vers des espaces thématiques de son site, ce qui améliore le taux de conversion. Autre test mené aux Etats-Unis cette fois-ci : des studios de cinéma achètent le nom d’un acteur, d’un réalisateur ou d’un film. Une « Plus-Box » permet de voir la bande-annonce d’un film tout en restant sur les pages de résultats de recherche sur Google.

ITespresso.fr : Où en êtes-vous dans les travaux de publicité comportementale ?
Sébastien Badault : Nous avons lancé le « gestionnaire de préférence publicitaire », qui permet à un internaute de définir ses centres d’intérêt et les types de publicité qu’il souhaite recevoir ou pas. Dès que vous voyez une annonce Google sur un site partenaire, vous arrivez directement dessus. Sinon, on peut y accéder directement à partir de la page d’accueil de Google (lien « confidentialité »). Sur le display, nous faisons donc de la publicité comportementale (« re-marketing » chez Google, équivalent « re-targeting » de nos concurrents) avec du ciblage par centre d’intérêt. Le lancement par Google de la publicité comportementale remonte à mars 2009 et les premières campagnes européennes ont été réalisées courant 2010. Nous exploitons toujours la même plate-forme : DoubleClick.

ITespresso.fr : La publicité sur le mobile est un autre axe fort de développement de Google. Où en êtes-vous en France ?
Sébastien Badault : cela fait deux ans et demi que nous travaillons desssus et nous commençons à récolter les fruits en 2010. L’opportunité est peut-être plus importante que celle du display. Nous traversons une période charnière : en 2013, il y aura autant de trafic Internet en provenance du PC fixe que de la téléphonie mobile. On peut remercier Steve Jobs et l’iPhone qui a permis de développer l’Internet mobile et notamment la partie search. Nous avons déjà un premier produit qui s’appelle AdWords sur smartphone qui marche très bien. Surtout pour les annonceurs qui fournissent des efforts de création pour s’adapter à ce type de terminaux. Sur la plate-forme de gestion globale des campagnes AdWords, il est possible de cocher une option  « AdWords sur smartphone » et de modifier le message. Il y a une explosion des requêtes et des services AdWords sur le mobile.

ITespresso.fr : Qu’est-ce qui va arriver demain avec le rachat stratégique d’AdMob, spécialiste des solutions de publicité sur mobile ?
(correction réponse 06/01/10) : Sébastien Badault : Nous sommes en phase d’intégration au niveau monde et européen. L’équipe est très bonne.  Ce sont des précurseurs du marketing mobile. Notre objectif est de savoir comment nous allons vulgariser ses services. Nous sommes en phase de test et d’apprentissage. Nous devrions effectuer une fusion de plate-forme entre celle d’AdMob et de Google. Pour l’instant et plus globalement, les services sur mobile qui marchent bien sont les logos, les sonneries pour mobiles et les jeux.

(lire la fin de l’interview page 3) : évolution de AdWords, AdSense, la promotion des TPE-PME et des marques…

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