Seedcamp : une vingtaine de start-up 2.0 en quête d’investisseurs

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Le 6 juin, une rencontre a eu lieu entre des investisseurs et des jeunes pousses à Paris. Objectif : les aider à trouver un premier financement.

Dédiées aux jeunes pousses en quête de financement, les rencontres Seedcamp, qui s’apparentent à Techstars ou Y-Combinator aux Etats-Unis, ont été créées en 2007 au Royaume-Uni par Saul Klein, un ex-vice-président marketing de Skype ayant rejoint le fonds Index Ventures en 2007. Des « Seedcamp » similaires sont depuis organisés en France, en Allemagne et en Ukraine. Objectif : mettre en relation les start-up avec des « capitaux-risqueurs » et des « business angels ». Et leur ouvrir, si possible, les portes du « seed » (capital d’amorçage).

Le 6 juin 2008, l’édition parisienne a ainsi réuni une vingtaine de jeunes pousses françaises, parmi lesquelles Melty (un site communautaire pour les moins de 25 ans), SquareClock (un réseau social en 3D pour les professionnels de l’immobilier), Lokad (un logiciel de prévision de la demande et des ventes), Scan and Target (une application de filtrage des contenus auto-produits par les internautes) et Babygo (un moteur de recherche pour les enfants, soutenu par Free).

Simplicité et entêtement

Passées les présentations des jeunes sociétés invitées, plusieurs entrepreneurs et investisseurs ont été conviés à un débat sur le financement, dont Dominique Vidal (ex-directeur de Yahoo, puis de Yahoo Europe), Gilles Babinet (fondateur de Musiwave, un spécialiste de la musique sur mobile récemment entré dans le giron de Microsoft) et Didier Kuhn (qui a fondé Screentonic, un spécialiste français de la publicité sur mobile, racheté lui aussi par Microsoft en 2007).

« L’un des principaux enjeux consiste à être capable de présenter un projet très clairement, en une ou deux phrases », a précisé d’emblée Gilles Babinet, avant d’estimer que « l’intelligence » du créateur a moins d’importance que son « entêtement » pour la réussite du projet. Le son de cloche est quasi identique du coté de Dominique Vidal. Pour lui, un entrepreneur doit se poser la question suivante avant de rencontrer des capitaux-risqueurs : « Comment puis-je présenter très simplement tout ce que je sais faire ? ».

Autre conseil prodigué par Dominique Vidal : « L’entrepreneur ne devrait surtout pas craindre de divulguer des informations sur ses activités. Il lui faut au contraire obtenir le plus possible de feedback autour de lui ».

Des IDEES de Microsoft en toile de fond

A noter que la manifestation parisienne a été organisée dans les locaux de Microsoft, l’un des partenaires de cet évènement. Julien Cordoniou, responsable du développement des PME et start-up chez Microsoft France, explique que Seedcamp s’inscrit « dans un engagement à l’entrepreneuriat local entrepris il y a déjà plusieurs années ». L’objectif, reconnaît-il, étant de « devenir l’industriel le plus ‘start-up centric' » dans un contexte de « vraie concurrence sur le sujet entre Microsoft, Sun Microsystems et IBM ».

Selon Julien Cordoniou, qui a mis en place le programme IDEES de Microsoft en France (et doit prochainement s’occuper de son déploiement à l’international), « le mal français se trouve dans le financement de l’amorçage » (la France compte 5000 « business angels », contre 50 000 au Royaume-Uni et 500 000 aux Etats-Unis). Mais le pays « serait reconnu au niveau international pour sa capacité à produire de la propriété intellectuelle ».