Siemens veut sa part du marché américain

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Siemens va débourser 1 milliard de dollars aux Etats-Unis pour rattraper son retard sur le marché des réseaux. Le géant allemand rachète deux start-up, investit dans une troisième et crée une nouvelle société qui rassemble toutes ses activités concernant les réseaux de données et Internet.

Les sociétés américaines spécialisées dans les réseaux de données et l’Internet ne laissent pas indifférents les équipementiers européens. Après Alcatel, qui a multiplié les acquisitions la semaine dernière (voir édition du 2 et du 4 mars 1999), c’est au tour de Siemens de faire ses courses outre-Atlantique. Le géant allemand, troisième fabricant européen d’équipements télécoms, vient de racheter deux start-up (Castle Networks et Argon Networks) et a pris une part significative dans une troisième (Accelerated Networks) dans le cadre d’un plan d’investissement de 1 milliard de dollars (environ 6 milliards de francs).

Siemens laisse clairement entendre qu’il envisage d’autres acquisitions de ce genre et certains journaux américains avancent le possible rachat par Siemens de certaines divisions pour l’instant partagées avec l’américain 3Com. Mais pour l’instant, les deux intéressés se refusent à tout commentaire.

Suite à cette réorganisation, le fabricant allemand veut monter en puissance sa production de matériels réseau et d’équipements IP pour les entreprises et les fournisseurs d’accès. Il estime actuellement le marché mondial à 60 milliards de dollars et table sur une croissance annuelle de 17%.

Pour s’imposer face aux ténors que sont Cisco, Lucent et Nortel, il crée aux Etats-Unis une société spécialisée baptisée Unisphere Solutions qui représentera la marque Siemens. Unisphere Solutions sera dirigée par Martin Clague, un ancien haut responsable d’IBM et sera basée à Burlington dans le Massachusetts. La nouvelle société inclura en plus des start-up fraîchement acquises les divisions réseaux de Siemens basés à Santa Clara en Californie et à Boca Raton en Floride.

« Les Etats-Unis sont le lieu idéal pour étendre nos activités dans ce secteur clé parce que c’est là que se développent les technologies IP et de transmission de données », explique Roland Koch, directeur de la division réseau et information de Siemens.

Pour Katy Hartley, analyste chez IDC, il est clair que Siemens est confronté au même problème que ses homologues européens Alcatel et Ericsson (voir édition du 19 octobre 1998). « Le groupe enregistre des ventes confortables à l’échelle de la planète mais sa marque manque de présence sur le marché nord-américain. Bien que Siemens ait un chiffre d’affaires largement supérieur à celui de Lucent ou de Nortel, il est loin d’être aussi connu que ces deux sociétés aux Etats-Unis. »

Pour en savoir plus :

* http://www.siemens.com.