Signal Spam cherche à cerner le spam pour mieux le contrer

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En ouvrant un service de signalement du spam reçu, l’association française
Signal Spam veut réduire à terme le volume de pourriels.

Avec plus d’un an de retard par rapport au calendrier initial, le service de signalement Signal Spam vient officiellement de voir le jour, jeudi 10 mai 2007. Mis en place par l’association éponyme créée en novembre 2005 suite aux travaux supervisés par la Direction du développement des média (DDM), Signal Spam vise à lutter contre le courrier électronique à caractère publicitaire massivement envoyé et indésirable (pourriel).

Des messages publicitaires liés au Viagra et autres pilules de jouvence pas cher, des conseils d’investissements financiers mirifiques en passant par les fausses Rolex et les logiciels prestigieux à prix cassés, le spam est un fléau qui peut occuper, selon les périodes, jusqu’à 90 % des e-mails reçus en moyenne.

Inspiré de l’opération Boîte à Spam de la Commission nationale de l’informatique et de libertés (Cnil) en 2002, Signal Spam permet à tout internaute de signaler les courriels non désirés selon deux modes : soit par l’intermédiaire de son outil de messagerie local après avoir installé le plug-in dédié à Microsoft Outlook (versions 2003 et 2007) et Mozilla Thunderbird (versions 1.5 et 2.0); soit par l’intermédiaire du formulaire en ligne qui nécessite la saisie du code source de courriel indésirable.

Une opération plus complexe et plus contraignante à réaliser que la première solution mais qui servira aux utilisateurs de webmail pour lesquels il n’existe pas de plug-in spécifiques (cependant, nombre de webmails, à commencer par Gmail, intègrent un outil anti-spam… plus ou moins efficace). Signal Spam déclare cependant travailler à des projets d’extension de son service pour les interfaces web de messagerie.

Les spam sont traités informatiquement

La soumission de spam nécessite en revanche l’inscription (gratuite) sur le site. Laquelle peut être partielle (nom, mail, mot de passe) ou complète (coordonnées de l’utilisateur). Seuls les profils complets permettront aux autorités compétentes de lancer d’éventuelles actions en justice à l’égard des expéditeurs de courriel indésirable. Outre la volonté de réduire le volume de spam, l’opération vise par ailleurs à aider les fournisseurs d’accès à améliorer la sécurité de leurs réseaux, renforcer les bonnes pratiques des professionnels du marketing, d’évaluer la menace (le spam regorge d’e-mails de phishing) et, d’une manière générale, de renforcer la confiance dans l’usage d’Internet.

Contrairement à l’expérience de la Cnil, les pourriels signalés à Signal Spam sont traités informatiquement. Leur analyse automatisée aboutit à leur classement et permet éventuellement de lancer des alertes vers les parties concernés (pouvoir public, opérateurs, utilisateurs…). Un fournisseur d’accès pourra ainsi être informé qu’un compte de ses abonnés est exploité comme serveur d’envoi de spam.

L’initiative de signalement des pourriels est la bienvenue. Mais on regrettera qu’elle arrive si tardivement. Face à ce fléau quotidien, les internautes se sont organisés pour trouver leurs propres parades. Parfois à travers les solutions, payantes, de leur fournisseur d’accès. Mais aussi à travers l’utilisation de logiciels doté de filtres anti-spam, comme Thunderbird ou les modules des suites de sécurité.

Enfin, une coordination européenne voire internationale s’avère indispensable dans la lutte contre un problème mondial. Or, Signal Spam ne demeure qu’une initiative nationale.