Skype interdit au nom de la lutte contre le terrorisme ?

Mobilité

Les universités ont reçu l’ordre de proscrire l’utilisation du logiciel de téléphonie sur IP. Un ordre émanant de la défense nationale.

Les services de téléphonie d’ordinateur à ordinateur échappent aujourd’hui à tout contrôle, notamment à celui du gouvernement qui, au nom de la lutte contre le terrorisme, souhaite imposer aux opérateurs la conservation des données de communications de leurs abonnés (voir édition du 27 septembre 2005). La seule alternative qui se présente reste donc la censure.

Les universités françaises ont récemment reçu l’ordre de proscrire l’utilisation du service de téléphonie sur IP Skype dans toute l’enceinte de leur établissement, soit dans les laboratoires, les services centraux et les salles informatiques réservées aux étudiants. Le personnel administratif et les enseignants sont ainsi tenus de désinstaller le logiciel, racheté il y a peu par le site d’enchères américain eBay (voir édition du 12 septembre 2005), quand celui-ci est détecté sur un ordinateur.

Un ordre de la défense nationale ?

D’abord révélé par le site Ratiatum.com, cet ordre émane directement de Bernard Vors, le haut fonctionnaire de défense du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. En relation permanente avec le secrétariat général de la défense nationale (SGDN), qui dépend du Premier ministre, et les autres organismes de sécurité comme la direction de la surveillance du territoire (DST), celui-ci est chargé de prendre des mesures liées « aux plans de défense » (situations de crise, terrorisme, catastrophes naturelles), apprend-on sur le site de l’Education nationale.

Contacté par la rédaction, Bernard Vors n’a pas souhaité apporter plus de précisions sur cette restriction, mais son cabinet a confirmé la réception d’une note de sécurité, à l’origine de l’ordre donné aux universités.