SoftBank : vers un nouvel actionnaire de poids pour Uber

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SoftBank est en route pour prendre une participation significative au capital d’Uber dans le cadre d’un tour de table qui divise les actionnaires.

SoftBank actionnaire d’Uber ? On s’en approche.

Voilà plusieurs mois que le conglomérat japonais est pressenti pour prendre une participation significative au capital de la firme américaine.

À en croire Recode, le tour de table dans le cadre duquel devrait se dérouler la transaction a été enclenché.

La période de diligence raisonnable, laissée aux éventuels investisseurs pour se faire une idée de la situation de l’entreprise, prendrait fin à la mi-septembre.

Il appartiendra alors aux actionnaires d’Uber de décider qui cédera des parts ; et de déterminer à quelle valorisation.

Sur ce dernier point, SoftBank visait 45 milliards de dollars. Or, les investisseurs semblent en vouloir davantage : jusqu’à 70 milliards en l’occurrence, notamment au regard des quelques éléments financiers que la société a récemment dévoilés.

Sur le 2e trimestre 2017, le chiffre d’affaires a continué à progresser, à 1,75 milliard de dollars (+ 17 % d’un trimestre sur l’autre), tandis que les pertes se sont réduites (de 708 à 645 millions de dollars), le volume global de réservations augmentant de 150 % sur un an.

L’ombre de Travis

Un épisode tumultueux a par ailleurs été clos avec la nomination d’un nouveau CEO : Dara Khosrowhahi, qui a pris ses fonctions le 30 août 2017

Cet Irano-Américain de 48 ans, ancien dirigeant d’Expedia, entretiendrait de « bonnes relations » avec SoftBank. Il a, entre autres, approuvé, en tant que membre du conseil d’administration de Fanatics, un investissement d’un milliard de dollars que le conglomérat a réalisé dans ce détaillant d’articles de sport en ligne.

Certains actionnaires sont plus hésitants, craignant un retour en force de Travis Kalanick : l’ex-CEO d’Uber pourrait mettre à profit ce méga-investissement – susceptible de diluer des participations – pour renforcer sa position au capital en rachetant des actions à des employés dont il a le soutien.

En première ligne de cette réflexion, Benchmark Capital, actionnaire à hauteur d’environ 13 % du capital… et qui a engagé des poursuites contre Travis Kalanick pour fraude, rupture de contrat et manquement à obligation fiduciaire.

L’intéressé a évoqué des « propos mensongers », « preuve que Benchmark agit pour ses propres intérêts, contraires à ceux d’Uber, de ses employés et des autres actionnaires ».

Plusieurs de ces « autres actionnaires » sont du même avis. Parmi eux, Shervin Pishevar de Sherpa Capital, Ron Burkle de Yucaipa Companies et Adam Leber de Maverick. Ils ont demandé à Benchmark de retirer son représentant au conseil d’administration (Matt Cohler) et de revendre au moins 75 % de ses parts, afin de ne plus disposer du droit de nommer un administrateur.


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