Sony ne peut plus vendre de Playstation aux Etats-Unis

Mobilité

Condamné à verser 91 millions de dollars dans une affaire de violation de brevets, Sony se voit interdire la commercialisation de ses consoles sur le sol américain.

A l’heure où Sony démarre aux Etats-Unis la commercialisation de sa PSP, sa console portable de jeux vidéo présentée le 24 mars dernier et dont la sortie européenne prévue le 11 mars a été repoussée sine die, le groupe nippon fait face à un jugement qui pourrait compromettre toute sa stratégie commerciale. Une cour fédérale californienne a condamné Sony Computer Entertainment America et Sony Computer Entertainment à 90,7 millions de dollars de dommages et intérêts. Surtout, le fabricant se voit interdit de continuer à vendre ses Playstation (1 et 2) sur le sol américain.

La cause d’une telle condamnation? La violation de brevets détenus par Immersion, une société californienne qui développe des technologies sensorielles pour les produits électroniques. Citons notamment TouchWare Gaming, une application qui ajoute le retour de force aux joystick, volant et souris, ou encore CyberForce, une armature de main à retour de force dédiée aux jeux vidéo et autres univers 3D interactifs.

Quatre fois le chiffre d’affaires d’Immersion

Le litige porte sur la technologie Dual Shock de Sony qui permet de ressentir, par vibrations du joystick, les conséquences d’actions émises à travers 47 titres ludiques, comme les reculs provoqués par des coups de feu par exemple. Immersion a revendiqué la propriété du développement de cette technologie. Revendication accordé dès le 21 septembre 2004 par un précédent jugement. Lequel avait condamné Sony à 82 millions de dollars de dédommagement. La cour californienne a donc alourdi le précédent jugement en allongeant les dommages et intérêts envers Immersion, d’une part, et en imposant l’arrêt de l’importation et de la commercialisation des consoles de jeux et des titres associés au contrôleur Dual Shock, d’autre part.

Sony a fait appel de cette décision. Ce qui lui permettra de poursuivre la distribution de ses produits jusqu’au prochain verdict. En revanche, le groupe nippon devra payer les dommages et intérêts qui représentent près de quatre fois les 23,8 millions de dollars de revenus d’Immersion en 2004. Sony devra également payer l’équivalent des frais de licence d’exploitation pour la vente des Playstation durant la période qui court du jugement à la date du procès en appel.

La sentence est donc sévère. Mais il y a peu de chance que Sony arrête de vendre ses produits aux Etats-Unis. Au pire, Sony s’acquittera des brevets déposés par Immersion pour continuer à dominer le marché des jeux vidéo. Secteur stratégique pour le groupe électronique puisqu’il constitue pas moins de 44 % des profits générés entre octobre et décembre 2004.