Square en Bourse : c’est plié pour la fin de l’année ?

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Square se dirigerait vers une introduction en Bourse au 4e trimestre 2015. Une manoeuvre qui étonne certains investisseurs.

Le timing se précise pour l’introduction en Bourse de Square.

D’après Bloomberg, l’opération interviendrait au 4e trimestre 2015 pour la pépite FinTech californienne cofondée et dirigée par Jack Dorsey, l’actuel CEO par intérim de Twitter.

Les premières rumeurs autour de cette IPO remontent à fin 2013. Mais depuis lors, la santé financière de Square pose question. Plus d’un investisseur s’est d’ailleurs dit étonné que la société spécialisée dans le paiement électronique vise les marchés publics.

L’aventure avait commencé en 2009 avec le lancement d’un lecteur de cartes bancaires associé aux smartphones (iPhone, Android). Cette offre avait retenu l’attention de pointures du capital-investissement dans la Silicon Valley.

Soutenu par Khosla Ventures ou encore First Round Capital, Square recrute des talents et signe des contrats avec des références comme Starbucks. Certains médias vont jusqu’à en faire « le prochain Apple », érigeant au passage Jack Dorsey comme « le futur Steve Jobs ».

Mais la situation se complique. En 2013, plusieurs rapports font état de soi-disant pertes… et d’une éventuelle revente de Square. Un autre signal négatif est adressé en 2014 avec l’abandon du portefeuille électronique Wallet et par la même occasion du partenariat avec Starbucks.

Dans le même temps, Jack Dorsey se fait moins présent sur la scène high-tech… pour mieux préparer une nouvelle stratégie axée plus sensiblement sur les services aux entreprises, avec un accent sur le marketing et la data.

Une IPO dans l’ombre

Square s’est aussi étendu au prêt en direction des commerçants avec la branche Square Capital, qui revendique « plus de 100 millions de dollars » d’encours auprès d’environ 20 000 entreprises. Plus récemment, un système de gestion de la paye a été lancé à destination des PME.

Il reste toutefois d’autant plus difficile de juger de l’état des comptes de Square que le dossier d’IPO aurait été remis confidentiellement à la Securities and Exchange Commission (SEC ; gendarme des marchés financiers aux États-Unis).

Une démarche autorisée sous le régime du Jumpstart Our Business Startups Act. Cette loi, promulguée en avril 2012 par l’administration Obama dans l’optique de favoriser le développement des jeunes entreprises, lève certains obstacles en matière de communication. Elle permet notamment aux sociétés dont le chiffre d’affaires est inférieur à un milliard de dollars de tester la réceptivité des marchés sans avoir à publier de données financières jusqu’à 21 jours avant l’IPO.

Si bien que l’on ignore pour l’heure dans quelle mesure Square, avec ses quelque 1 000 employés, est rentable.

Depuis 2009, l’entreprise a levé 590 millions de dollars en 7 tours de table auprès d’au moins 35 investisseurs (source CrunchBase). La dernière opération remonte au mois de mai, avec 25 millions de dollars injectés par Victory Park Capital.

Parmi les quelques informations communiquées par Jack Dorsey et ses équipes, on relèvera ces 30 millions de dollars de paiements traités en 2014. Concernant la structure du capital, quelques éléments avaient été révélés en début d’année dans un document déposé auprès du département du Commerce de l’État d’Alaska. On y apprenait que Jack Dorsey, avec 26,2 % des parts, était le principal actionnaire devant Khosla Ventures (17,4 %).

A en croire Forbes, qui s’appuie sur les témoignages de sources dites « proches du dossier », le chiffre d’affaires de Square grossirait trois à quatre fois plus vite que celui du concurrent PayPal, qui en est à + 16 % entre 2013 et 2014, à 2,3 milliards de dollars. La marge brute s’éléverait à 34 %.

Crédit photo : Mclek – Shutterstock.com

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