Steve Jobs dévoile l’avenir d’Apple

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Interrogé une semaine avant MacWorld par le magazine Business Week, Steve Jobs a donné quelques repères quant aux directions que va prendre la firme de Cupertino. En 2005, Apple compte prendre 10 % du marché des ordinateurs personnels.

Steve Jobs a été très clair depuis longtemps : pas d’entretien avec les journalistes de la presse spécialisée, ou très rarement. En revanche, dés qu’il s’agit de média à fortes audiences ou de journaux à tendances financières ou économiques, il accorde de plus en plus d’entretiens. Une semaine avant MacWorld, nos confrères américains de Business Week ont ainsi pu rencontrer le patron de la firme de Cupertino. Celle-ci poursuit à un rythme démesuré sa croissance, poussant les marges bénéficiaires brutes et dépassant les niveaux de valorisation boursière de ses rivaux.

L’iCEO d’Apple a dévoilé quelques clés de la réussite passée et de l’avenir de la firme qu’il dirige « …dans un style plein d’entrain, de changements d’humeur mais aussi de manière tyrannique, ce qui fait passer certains des employés sur le grill ou à la trappe », explique le magazine.

Ainsi la part de marché d’Apple pour 2005 devrait avoisiner les 10 %. Sa croissance serait de 1 à 2 points par an sur la période. Cette information est d’autant plus intéressante qu’elle signifie qu’Apple compte aller plus vite que la croissance du marché. Mais cette croissance ne se fera pas sur le marché des machines vouées aux entreprises : Jobs pense en effet que celui-ci, qui compte pour 40 % des ordinateurs vendus, se tourne plutôt vers des PC à moindre coût que vers des machines « qui ont de la classe ».

Sur la question qui brûle les lèvres des spécialistes : « comment Apple est-elle arrivée à faire tomber ses stocks de pièces à moins d’un jour ? », la réponse de Jobs ne manque pas de surprendre. Apple a adopté une méthode de production similaire à celles qu’on trouve dans l’automobile : la Pomme a persuadé ses fournisseurs de venir s’installer à côté de ses sites de production, a externalisé une très grosse partie de sa production, est passée de 100 fournisseurs à 24, a fait disparaître ses entrepôts, est passée à la livraison en juste-à-temps, bref s’est transformée en une véritable entreprise industrielle. Ajoutez à cela la mise en place, il y a trois ans, de son magasin en ligne qui lui fait aujourd’hui près de 25 % de ses revenus et vous comprenez mieux pourquoi Apple a gagné en rentabilité. Sa ligne entière de produit simplifiée, assise sur des pièces standardisées et réutilisées dans tous les ordinateurs qu’elle produit lui permet aussi de baisser les temps et les coûts de production.

Un des avantages de ces méthodes industrielles, c’est que le magasin en ligne d’Apple tire une partie de la production de manière très efficace, puisque 75 % des commandes partent dans la journée, mieux que les magasins en ligne de Dell ou de Gateway ! Un autre avantage de cette méthode, c’est que le processus de production est passé de 4 à 2 mois. C’est-à-dire qu’Apple est capable de passer à de nouveaux matériels dans cette période. Autant dire qu’elle profite de l’été pour modifier ses lignes de production.

D’autres informations ont été lâchées : Jobs à indiqué qu’Apple travaillait sur des matériels spécifiquement dédiés à l’Internet qui pourraient sortir dès l’année prochaine. Enfin, Fred Anderson, le responsable des finances d’Apple précise quelque chose qui n’apparaît dans aucun bilan d’entreprises : « Il y a eu deux produits qui ont réellement fait naître un sourire sur le visage de Steve : l’iMac et le Cube ». Si Jobs est en mesure de continuer à tirer les ficelles, il pourrait bien y avoir de nombreuses raisons de contentement dans les mois à venir, et d’autres personnes comme les clients d’Apple ou ses investisseurs pourraient être tout sourire…

Pour en savoir plus :

Business Week (en anglais)