Sun veut briller sur le marché de la virtualisation

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Sa technologie Logical Domains supportera jusqu’à 32 environnements virtuels
sur ses serveurs Niagara.

Sun Microsystems a dévoilé sa technologie de virtualisation Logical Domains qui permet à ses derniers serveurs Niagara d’exécuter jusqu’à 32 environnements virtuels sous Solaris 10. La technologie repose essentiellement sur une mise à jour du firmware du processeur Sun T1 qui consiste en l’ajout d’un hyperviseur*. L’option sera disponible dans un premier temps aux clients des nouveaux systèmes, mais Sun espère pouvoir fournir rapidement une mise à jour aux utilisateurs des serveurs T1000 et T2000 existants.

Logical Domains présente approximativement les mêmes fonctionnalités que VMware et que la technologie open source Xen. En revanche, les administrateurs de systèmes ne pourront pas déplacer d’images virtuelles de Xen ou VMware vers des environnements virtuels Sun. Certes, Sun a signé un partenariat avec VMware pour ses serveurs Sun Fire équipés de processeurs AMD Opteron, mais l’éditeur de technologies de virtualisation ne prend pas en charge l’architecture Sparc de Niagara. Le système d’exploitation Solaris pour les serveurs x86 supportera désormais Xen, mais Sun estime qu’il est bien trop difficile de rendre le système Xen compatible avec l’architecture Sparc. *

« Xen, au moment où nous démarrions notre projet, ne supportait aucune fonction critique comme le 64 bits par exemple », explique Larry Wake, directeur de la division Solaris chez Sun. « Choisir leur logiciel non compatible Sparc afin d’y ajouter un support 64 bits, un multiprocesseur ainsi que toutes les technologies nécessaires pour le rendre compatible aurait demandé davantage de temps qu’il n’en a fallu. Ne serait que pour développer simplement les éléments logiciels nécessaires à l’implémentation de Logical Domains. »

Pourtant, les utilisateurs actuels des serveurs Niagara ont peu à gagner de la virtualisation, estime Gordon Haff, senior analyst chez Illuminata. « Cette technologie deviendra réellement intéressante pour les futurs processeurs qui seront capables de gérer des processus plus lourds », a confié l’expert dans une entrevue accordée à Vnunet.com, faisant allusion aux prochains processeurs tels que Niagara 2 ou Rock.

Les serveurs Niagara ont été conçus pour les applications lourdes telles que les serveurs Web. Les utilisateurs de telles applications ont en règle générale recours à la technologie de virtualisation de conteneur (container virtualisation technology) de Sun. Les conteneurs virtuels augmentent les capacités de partage des ressources du système, tandis que la technologie des hyperviseurs exige d’installer sur chaque compartiment virtuel des systèmes d’exploitation complets.

Si chaque méthode présente son lot d’avantages et d’inconvénients, les conteneurs se prêtent davantage aux applications de réseau (hébergement de sites Web, par exemple) et les hyperviseurs trouvent meilleure utilisation dans les applications d’entreprise.

Gordon Haff reproche à Sun son manque de clarté concernant sa stratégie de virtualisation. La firme n’a en effet pas été en mesure de fournir des précisions sur la manière dont s’effectuera le transfert d’images entre les environnements Logical Domains et Xen ou VM Ware.

*Couche de virtualisation entre la plate-forme matérielle et le système d’exploitation hôte.