Sundar Pichai à Paris : le CEO de Google veut mieux collaborer avec les médias

CensureCloudEntrepriseGestion des talentsJuridiqueLégislationManagementRégulationsStart-upSurveillance
sundar-pichai-ceo-google-paris-OK

De passage à SciencesPo, le patron de Google annonce des mesures pour l’entrepreneuriat numérique et les médias (Carousel AMP, DNI et Project Shield).

Chemise blanche et jean…Xavier Niel n’est pas sur scène mais Sundar Pichai.

Le CEO of Google, a adopté le même look que le dirigeant d’Iliad-Free pour son intervention à SciencesPo qui s’est déroulée cet après-midi.

Six ans auparavant, Eric Schmidt, qui occupait alors des fonctions similaires au sein du groupe Internet, s’était plié au même exercice lors d’une visite à Paris.

Le top manager de Google a eu l’occasion de démarrer l’apprentissage du français pendant deux ans lors de ses hautes études en Inde (son pays d’origine).

Mais il n’osera pas passer en travaux pratiques devant l’assistance dense du principal auditorium de Science Po (Emile Boutmy). « Je connais les difficultés à apprendre votre langue », admet-il.

C’est sa première visite à Paris en tant que CEO de Google dans la nouvelle configuration Alphabet.

A l’entendre, la mission de Google n’a pas changé : « organiser l’information », la rendre plus utile et plus accessible au nom de l’éducation et de développer du business.

« Je crois que le fait de renforcer les connaissances et de les mettre dans les mains de chacun a un impact sur la démocratie ».

En France, Google a installé un siège européen qui accueille 700 personnes, dont 130 ingénieurs dans un centre R&D travaillant pour la version mobile de Chrome et les recommandations pour la plateforme vidéo YouTube.

Il a également rappelé la contribution de Google France dans la conception de la cardboard visant à vulgariser l’usage de la réalité virtuelle à travers les smartphones.

Dans son discours qui a duré sobrement un quart d’heure, Sundar Pichai a rappelé également la contribution à travers l’institut culturel (Google Cultural Institute) et les partenariats locaux mis en place avec des établissements comme le Musée d’Orsay ou le Château de Versailles.

Dans ce panorama, le CEO de Google souligne la contribution du groupe Internet à l’économie française et l’effort fourni pour accompagner les TPE-PME dans le virage numérique (50 000 entreprises suivies).

Sundar Pichai annonce que le programme de sensibilisation au numérique sera étendu aux étudiants et aux personnes à la recherche d’un emploi avec des relais dans les universités, les incubateurs, les chambres de commerce et des organisations à but non lucratifs.

Avec toujours ce double objectif de développer l’entrepreneuriat et acquérir des compétences numériques.

En lien avec le partenariat avec l’espace numérique parisien NUMA initié il y a trois ans, un effort financier supplémentaire d’un million d’euros est débloqué pour former 200 000 personnes d’ici la fin de l’année.

Clin d’œil au Mobile World Congress et à l’influence d’Android : Sundar Pichaï rappelle au passage comment des sociétés françaises comme Wiko (qui a dû être ravie d’être prise comme une référence) peut jouer dans la cour des grands.

Ainsi, la société télécoms franco-chinoise est le deuxième vendeur de smartphones en France derrière Samsung.

Google et le journalisme : peut mieux faire

Mais les éditeurs réunis sous la bannière du Global Editors Network attendait surtout la vision de Sundar Pichai sur le journalisme, qui occupe « une place cruciale dans la société démocratique », estime-t-il.

« Je m’intéresse beaucoup au journalisme, tout comme Google », clame-t-il. En raison de son rôle dans la diffusion des connaissances et de la libre circulation de l’information. « Mais aussi en raison de la valeur de nos services comme la recherche, qui est directement liée à un écosystème de connaissances riche et durable ».

Le dirigeant le reconnaît : Google peut faire mieux en termes de collaboration avec les éditeurs de presse.

sundar-pichai-ceo-google-paris
Sundar Pichai, CEO de Google, s’adresse aux médias : comment la DNI sera approfondie.

Des projets ont déjà été lancés pour renforcer les liens comme le Fonds pour l’Innovation numérique de la presse en France ou la Digital News Initiative au niveau européen (160 partenaires).

D’un point de vue technique, Google annonce qu’il lance le Carousel Accelerated Mobile Pages qui a vocation à booster l’affichage des pages de sites médias depuis un terminal mobile.

Le groupe Internet va s’appuyer sur des éditeurs en provenance de six pays européens pour concrétiser le Carousel AMP. En France, des médias comme TF1, Les Echos, Ouest France ou 20 minutes sont dans la boucle.

Du côté de la Digital News Initiative, le fonds pour l’innovation intégré à ce vaste programme de collaboration avec les éditeurs a permis de financer 128 projets dans 23 pays en Europe sur fond d’une allocation financière de 27 millions d’euros. La prochaine vague d’appels à projets ouvre en mai 2016.

Project Shield : non aux assauts DDoS contre les médias
Devant l’assistance de SciencesPo, Sundar Pichai a évoqué le Project Shield. Un dispositif technologique issu de Google Ideas (Jigsaw maintenant) contre les attaques par déni de service distribué (DDoS). D’où la dimension de bouclier (« shield »).
« Je suis heureux d’annoncer que nous allons offrir le Project Shield à toutes les organisations de médias indépendantes. Et ce, gratuitement », annonce le CEO de Google. « Nous espérons, que, dans le futur, même les plus petites organisations seront en mesure de délivrer l’information sans craindre une attaque informatique. »
Pour adhérer à ce service, rendez-vous sur le site Web dédié à ce projet de lutte contre les attaques DDoS qui nuisent à la libre circulation de l’information dans le monde.

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur