T. Bruchet (GfK) : « Le football, c’est 5% du business du jeu vidéo en France »

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Cet expert des divertissements numériques revient sur l’effet Coupe du Monde dans le secteur des jeux vidéo.

Fifa World Cup 2006, Football Manager, Pro Evolution Soccer?autant de noms de jeux vidéo qui figurent parmi les meilleures ventes à chaque nouvelle édition. Dans la perspective de la Coupe du Monde de football, Vnunet.fr a interviewé Tristan Bruchet, consultant chez GfK France qui est un expert du marché des jeux vidéo, pour faire un point sur la manière dont le football est exploité par les éditeurs. La Coupe du Monde constitue un véritable produit d’appel pour doper les ventes.

Vnunet.fr: comment les éditeurs surfent sur la vague de la Coupe du monde de football ?

Tristan Bruchet: Généralement les éditeurs calent leur sortie en fonction de cet événement. C’est le cas de Fifa World Cup 2006 d’Electronics Art et de Football Manager d’Eidos. Il s’agit de jeux multi plates-formes (PC, consoles de jeux, etc.). EA est toujours en position, fort de sa licence qu’il a acquis auprès de la FIFA. Football Manager est plutôt un jeu de stratégie et de gestion d’équipes qui n’est pas directement lié à la Coupe du Monde. Konami dispose d’une grosse licence à travers Pro Evolution Soccer qui sort traditionellement en octobre. C’est la cinquième édition et c’est le jeu vidéo qui s’est le plus vendu en France en 2005. Le prix du jeu a récemment baissé à 20 euros. Sans doute pour jouer sur l’effet Coupe du Monde.

Dans le top 10 des jeux vidéo, combien de jeux tournent autour du ballond rond ?

Le football représente trois ou quatre références annuelles, diversifiées sur plusieurs plate-formes. Ils sont très bien placés lors de leur sortie. La première semaine du lancement de Pro Evolution Soccer en octobre 2005, le jeu s’est vendu à 200 000 unités. C’est un record.

Disposez-vous de données de marché sur l’importance du football dans les jeux vidéo ?Je dirais que 5 à 6% du chiffre d’affaires du marché des jeux vidéo en France tournent autour du football. Ce qui est déjà beaucoup. En sachant qu’en France, le marché global des jeux vidéo (logiciels de consoles + CD-rom de loisirs) s’élève à 1, 064 milliard d’euros. Ce sont des jeux à fort potentiel. Il ne faut pas oublier que le football en France représente 2,5 millions de licenciés. Ces passionnés du ballon rond sont les premiers clients des éditeurs.

Les éditeurs mettent en place une communication spéciale pour cet événement ?

Oui, dans les magazines dédiés aux jeux vidéo. Actuellement, on parle beaucoup de FIFA World Cup 2006 mais les critiques ne sont pas forcément bonnes?

Quelles sont les recettes d’un bon jeu vidéo de football?

C’est naturellement la qualité du jeu. Personnellement, j’y joue beaucoup. En dix ans de jeu vidéo de football, on a observé des revirements. Traditionnellement, FIFA World Cup se vendait mieux que Pro Evolution Soccer. Il y a quelques années, ce dernier a fait un bond en avant en changeant de moteur 3D et en améliorant la manière de jouer. Du coup, il est passé devant FIFA.

Le fait que les consoles de jeux en réseau se multiplient permet-il d’augmenter le nombre de joueurs footballeurs ?

Je ne pense pas que l’on puisse parler d’impact. Le multi-joueur dans le foot ne me paraît pas très développé, à part dans un cadre familial.

Comment se développe les jeux sur mobile lié au football ?

Nous ne disposons que très peu d’éléments sur le sujet en l’état actuel. GfK Monde souhaite monter un panel sur les jeux vidéo sur mobile pour avoir une idée plus précise. On trouve de nouveaux éditeurs pour développer des jeux sur mobile. Mais on retrouve également les acteurs traditionnels comme EA qui a racheté Jamdat, une société spécialisée dans les services mobiles, et Ubisoft qui est lié à Gameloft.


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