Télécoms : la fin des mammouths ?

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Face à un marché des télécoms très varié, les opérateurs sont obligés de diversifier leurs compétences. De la téléphonie filaire au mobile, de l’Internet au réseau câblé, les opérateurs n’ont plus d’autre choix que de filialiser certaines de leurs activités, à l’image d’AT&T.

AT&T a finalement décidé de se scinder en quatre sociétés distinctes d’ici 2002. Le premier groupe américain de télécoms cède désormais la place à AT&T Wireless qui regroupera les activités de téléphonie mobile, AT&T Broadband pour les activités de câblo-opérateur, AT&T Business pour les services aux entreprises et enfin AT&T Consumer qui rassemblera les télécommunications longue distance. Ces quatre sociétés seront cotées en Bourse. La maison mère sera AT&T Business, et toutes ses filiales devraient conserver des liens importants entre elles, notamment technologiques et commerciaux. Seule l’activité destinée aux entreprises – la plus importante et la plus rentable – reprendrait le nom d’AT&T.

En se scindant en quatre entités, AT&T met clairement l’accent sur la tendance du moment, celle de filialiser certaines activités au sein d’opérateurs télécoms. Deux secteurs sont pour l’instant concernés, celui de l’Internet et celui du mobile. C’est Telefonica qui le premier a joué la carte de la filialisation avec sa filiale Internet Terra Network. D’autres ont suivi à l’image de France Télécom et de Deutsche Telekom. Côté mobile, la tendance est identique. Telecom Italia, KPN, ainsi que BT ont tous trois déjà introduit en bourse leur filiale. La mauvaise tenue du marché boursier a retardé l’introduction de la division mobile de France Télécom à début 2001. Deutsche Telekom doit aussi faire de même dans les prochains mois.

Toutefois, une différence est tout de même à noter. Une filialisation n’est pas tout à fait la même chose qu’une scission. En ce qui concerne les opérateurs européens, ceux-ci ouvrent leur capital de manière restreinte, souvent entre 15 et 20 %. « De fait, ils gardent la maîtrise des activités de leur filiale. La scission entraîne une réelle autonomie des nouvelles entités créées, » estime David Pouillot, membre de l’Idate. Ce dernier précise qu’AT&T semble aller à contre-courant d’une idée développée par certains opérateurs, comme France Télécom ou Deutsche Telekom, celle d’offrir un guichet unique au client.

Seulement voilà, la conception de guichet unique semble difficile à garder lorsque l’ambition est d’être un acteur européen. Pour y parvenir, les opérateurs devront se renforcer, se spécialiser. La scission semble une des clés pour y parvenir. D’autant que les grands groupes sont parfois difficiles à gérer. En avril dernier, BT créait quatre divisions : Internet pour les entreprises, Internet pour le grand public, téléphonie mobile et commerce électronique. La scission permet entre autres de pouvoir faire appel à des actionnaires ayant des motivations plus grandes liées au domaine spécifique de l’entreprise.

La recherche d’une spécialisation par métier peut d’ailleurs entraîner les opérateurs à aller au-delà d’une scission en vendant purement et simplement certaines activités trop éloignées de leur coeur de métier.

Pour en savoir plus :

L’annonce de la scission sur le site d’AT&T