Test BlackBerry PlayBook : une « tablette colosse aux pieds d’argile »
Avec sa tablette tactile BlackBerry PlayBook, RIM investit un nouveau champs de concurrence. ITespresso.fr a pris le temps de tester l’appareil qui a certaines qualités mais aussi des gros défauts.
Image et vidéo : parfois bien pensé, parfois mitigé
Simple d’utilisation et sobre jusqu’à son menu de paramétrage, la visionneuse intégrée à BlackBerry OS n’a véritablement rien à envier à celle d’Android Honeycomb.
Ses fonctions de base proposent un excellent rendu sur l’écran WSVGA, d’une résolution de 1024 x 600 pixels.
La puce graphique PowerVR SGX 540 fait le boulot sans rechigner et offre, en tandem avec le processeur OMAP 4430 à 1GHz, des performances qui tutoient celles de l’iPad. Les reflets parasites sont limités.
Un peu ternes, les couleurs sont tout de même variées. L’échelle chromatique est respectée et les aberrations de colorimétrie, réduites à peau de chagrin.
Les tons verts semblent toutefois tendre légèrement vers le bleu, du moins avec les photographies par défaut. Mais il faut vraiment chercher la petite bête pour s’en apercevoir.
Sur le front de la gestion photo-vidéo, les résultats sont mitigés
Avec deux capteurs 3 et 5 mégapixels fièrement annoncés par RIM, l’utilisateur peut s’estimer en droit d’être agréablement surpris par le rendu.
On n’en dira pas tant après avoir manipulé la fonction de capture d’images fixes et de séquences vidéo.
Au chapitre des points bien pensés, le choix entre le format classique 4/3 et son successeur, le 16/9. Ceci dit en passant, les séquences encodées en ratio 4/3 sont tout simplement horriblement rendues en mode portrait : la vidéo occupe à peine un petit tiers de l’écran !
Mieux organisé que sur de nombreuses tablettes Android et Windows, le logiciel de capture n’encombre pas l’affichage d’éléments inutiles.
A titre d’exemple, l’indicateur de zoom n’apparaît que lorsqu’il est sollicité. On dispose ainsi de toute la surface de la dalle pour optimiser ses clichés.
Un zoom qui, justement, ne fera pas l’unanimité. Faute d’objectifs suffisamment évolués, la fonction optique laisse place à un agrandissement numérique, bien moins performant.
Il vaudra mieux se rapprocher du sujet pour le prendre en photo.
La balance des blancs, élément primordial dans la composition d’un cliché réussi, est de bonne facture, aussi bien en intérieur qu’en extérieur.
A noter cependant que sous le soleil, la caméra a bien du mal à réguler son ouverture. Vive la surexposition !
Quant au stabilisateur, tremblez, photographes ! il corrige efficacement les mouvements parasites.
Côté vidéo, le refrain reste immuable… ou presque. On nous promet une acquisition jusqu’en Full HD 1080p.
Promesse qui se vérifie : la qualité en ferait presque pâlir un iPhone. A ceci près que filmer avec une tablette 7 pouces n’est pas encore tout à fait rentré dans les mœurs.
Le processus d’enregistrement de vidéos étant globalement le même que pour les messages audio, on saisit vite l’idée. Avec le temps, on apprend à minimiser les quelques craquellements de l’excellent microphone intégré.
Puis on finit par se prendre au jeu de la visioconférence… uniquement avec des possesseurs de terminaux BlackBerry, hélas ! Du moins avec l’application par défaut.
Un public bien précis se délectera de l’application de lecture vidéo : dans la (grande ?) famille des potentiels acquéreurs de la Playbook, on demande les cinéphiles ! Malgré un bémol de taille (c’est le cas de le dire : 7 pouces, c’est peu), on peut sans problème visionner un film sans s’abîmer les yeux, ce grâce à un rétroéclairage bien étudié.
Que ce soit avec un MP4 encodé en H.264 ou un DivX de la Cité de la Peur, Alain Chabat et ses camarades passent à l’écran comme une lettre à la poste : aucun ralentissement, pas d’images qui sautent.
Pour couronner ces résultats encourageants, naviguer dans le fichier comme un écervelé (un test maison qui a déjà planté quelques tablettes) laisse la Playbook exprimer tout son potentiel : la machine persiste dans l’excellence.
Enfin, le port HDMI offre un rendu digne de la haute résolution que nous vante RIM. Les options ne manquent pas et la transmission du signal vidéo se fait sans accrocs. Un must pour visionner ses films en grand écran.
(Lire la suite page 10 : audio et jeux)