Tiger, la bête noire de Longhorn

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Le discours d’introduction de la WWDC devrait mettre à l’honneur la version 10.4 de Mac OS X et plus spécifiquement des fonctionnalités dont Windows pourrait être amené à s’inspirer.

C’est à 10 h du matin, lundi 28 juin 2004, au Moscone Center de San Francisco, que Steve Jobs doit lancer officiellement la semaine dédiée aux développeurs du monde Mac. En fait, celle-ci a commencé la veille lors d’une journée dédiée aux étudiants et à des ateliers spécifiques. D’où les premières fuites sur la teneur de la présentation de Steve Jobs. Dans les couloirs du centre de conférences, de grandes affiches donnent le ton et nomment Windows directement : « Introduction à Longhorn », « Redmond, on a un problème », « Redmond, démarrez vos photocopieuses » ou encore « Voilà de quoi occuper Redmond ». Les allusions à Longhorn (voir édition du 29 juillet 2003), la prochaine version de Windows, et à Redmond, le siège de Microsoft, rappellent la vieille rivalité entre les tenants de la plate-forme d’Apple et ceux du logiciel système de Microsoft. Les premiers reprochant à Microsoft d’intégrer des innovations à son système d’exploitation souvent après qu’Apple les aient inaugurées dans le sien. Les premiers aperçus de Longhorn, qui n’en est qu’aux premiers stades de développement, font apparaître quelques fonctionnalités similaires à ce qui peut être trouvé dans la version 10.3 de Mac OS X présentée en juin 2003. Ce clin d’oeil appuyé d’Apple à son concurrent de toujours donne la mesure du match qu’on doit attendre entre les deux systèmes d’exploitation.

La bataille du 64 bits

Au-delà de la rivalité de façade, c’est sur le fond que le bras de fer devrait se jouer entre les deux systèmes. Le passage à l’architecture 64 bits est la clé de voûte de la prochaine joute puisque Microsoft entend livrer une mise à jour de Windows fonctionnant sur les derniers processeurs 64 bits d’AMD et d’Intel avant la fin de l’année (voir édition du 23 mars 2004). Intel dévoilait justement ce lundi sa version d’un processeur 64 bits concurrent de l’Opteron d’AMD, destiné aux serveurs et aux stations de travail (voir édition du 18 février 2004). Pour Apple, Mac OS X version 10.4 se doit donc d’introduire les modifications permettant de profiter de la commercialisation de produits utilisant le G5 dévoilé lors de la WWDC de l’an passé. Avec à son catalogue deux générations de PowerMac G5, une génération de Xserve G5 et des produits à venir dont il se murmure qu’ils seront également dotés du G5, une impasse dans ce domaine ferait mauvaise figure. La version non finalisée de Mac OS X 10.4, intitulée « Tiger » (voir édition du 1 avril 2004), que Steve Jobs doit présenter ce jour, sera donc en toute logique apte à fonctionner aussi en 64 bits. Et Apple ne se limitera pas à cela : la firme devrait fournir les outils de développement et le compilateur nécessaires aux programmeurs pour permettre à leurs applications de tirer parti de la nouvelle mouture de l’OS. Il ne faut toutefois pas s’attendre à voir apparaître Tiger sur les étalages avant quelques mois.