Tim Cook : Apple est réglo sur ses impôts mais le cadre est pourri

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On voit rarement le patron d’Apple hausser le ton en public. Mais, interviewé par CBS News sur la question de l’optimisation fiscale, Tim Cook se lâche.

Joli scoop de l’équipe de 60 Minutes aux Etats-Unis, qui a réussi à entrer un peu dans les coulisses d’Apple.

Non seulement elle a pu réaliser un reportage dans les studios de conception d’Apple du top designer Jonathan Ive, mais elle a obtenu une interview de Tim Cook, CEO d’Apple.

L’émission de CBS News, diffusée dimanche, a permis de faire de lever un peu le voile de l’une des firmes IT les plus secrètes dans le monde.

Elle a notamment pu effectuer une petite visite sur le chantier du futur siège social en Californie.

Ce fût également l’occasion d’interroger le patron d’Apple sur des questions portant sur la confidentialité des données sur fond de lutte anti-terroriste, les produits fabriqués en Chine et le niveau de la taxation d’Apple sur les bénéfices réalisés hors USA.

Sur ce dernier point, Tim Cook s’est montré ferme.  « Nous payons nos impôts plus que n’importe qui », assure Tim Cook.  Le journaliste vedette Charlie Rose de CBS News ne lâche pas prise: « C’est normal au regard de ce qu’Apple gagne. » Tim Cook ne le nie pas.

« Mais pourquoi vous ne déclarez pas aux Etats-Unis les revenus générés à l’international ? », interpelle le journaliste. Réponse du patron d’Apple : « Nous réalisons deux tiers de notre chiffre d’affaires hors des Etats-Unis (…) Je serais ravi de rapatrier les bénéfices mais nous serions taxés à hauteur de 40% si nous le faisions. Et je pense que ce n’est pas une raison raisonnable pour le faire. »

Tim Cook considère que ce système de taxe actuel fait partie de l’ère industriel qui ne correspond pas à l’ère numérique.  « C’est une merde politique complète », s’emporte Tim Cook, estimant que cela aurait dû être réglé plusieurs années auparavant en modernisant le code fiscal.

Charlie Rose insiste sur le point sensible du schéma fiscal établi par Apple pour échapper à l’impôt. « Il n’y a rien de vrai derrière cela. Apple verse chaque taxe due. »

On peut présenter les pratiques d’Apple comme de l’évasion fiscale à coup de milliards en employant les mots forts ou de l’optimisation fiscale si l’on se contente de « l’économiquement correct ».

En l’état actuel, Apple respecte les cadres légaux. Mais, sous la houlette de l’OCDE, le cadre de la fiscalité à l’international va évoluer à moyen terme.

Ce qui devrait contraindre notamment les multinationales du secteur IT comme Apple (ou Facebook ou Amazon) à déclarer le chiffre d’affaires vraiment réalisé marché par marché.

Illustration en France : Selon L’Express, la branche hexagonale d’Apple n’a payé que 7 millions d’euros d’impôts sur les sociétés pour un chiffre d’affaires déclaré de 52,4 millions au titre de l’exercice 2014.

Ces montants déclarés sont très faibles au regard du business réalisé au niveau local.
Un contrôle fiscal a été ouvert en France pour la période 2011-2013.

(Photo : copie écran : Tim Cook, Apple, 60 Minutes, CBS News)

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