Tribune Nicolas Ruiz (EviGroup) : « iPad, un smartphone XXL »

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La société française EviGroup (solutions hardware et software) a créé une tablette tactile. Son nom : le Pad (!). Son P-DG revient sur la sortie de l’iPad d’Apple comparé à son produit « maison ».

EviGroup est une société localisée à Nancy qui développe des solutions matérielles et logicielles personnalisés pour le compte des grandes entreprises.

Elle regarde avec intérêt la sortie de l’iPad, la tablette numérique d’Apple.  Alors qu’en novembre 2009, EviGroup a dévoilé la tablette tactile de marque Pad (!) de 10.2 pouces, « communiquante et intelligente ».

Vous pourrez en découvrir une présentation vidéo avec ses principales caractéristiques techniques de cette tablette tactile en cliquant sur ce lien.

Nicolas Ruiz, P-DG d’EviGroup, analyse la sortie de l’iPad d’Apple en comparant son positionnement par rapport au Pad d’EviGroup. Une contribution dense.

« Comme toujours, Apple tente de redéfinir un segment donné. Pour l’iPad, Steve Jobs et son équipe ont cherché à prendre le problème des netbooks à l’envers : au lieu de prendre comme point de départ l’ordinateur lambda d’un utilisateur et tenté de le miniaturiser, pourquoi ne pas prendre comme base un PDA (dans leur cas, un iPod Touch) et essayer d’en faire une version XXL ?

Cette approche a des avantages certains : finesse et poids sont réduits grâce à l’utilisation de technologies de MID (leur fameux processeur ARM issu du rachat de PA Semi), simplicité d’utilisation, parc d’applications disponibles énorme, et le public néophyte en informatique connait déjà cette technologie.

Car en effet, cette tablette ne s’adresse pas à un public averti, elle s’adresse à un public non familier avec un ordinateur. Exit les notions de finder, de gestionnaire de fichiers, de barre des tâches, de panneau de configuration et bonjour le monotâche, l’absence de connectique, l’unique bouton Home. Place à la simplification.

Pour un public néophyte, cette approche semble idéale. Notre Mme Michu ne se perdra pas dans des configurations improbables et cette simplification à l’extrême de l’interface permet au système d’être globalement toujours très réactif.

Ajoutons que le monotâche – en plus de son utilisation simpliste par notre Mme Michu – garde le système stable quoiqu’il arrive.

Mais justement, d’un autre côté, on ne peut pas s’empêcher de penser que ces arguments de simplicité extrême ne sont qu’un prétexte pour Apple de se reposer sur un acquis (l’écosystème iPhoneOS/AppStore) et de faire marcher la cash-machine à plein tube.

Ce sentiment est décuplé par la présentation des résultats financiers d’Apple il y a deux jours et qui montrent clairement à quel point l’entreprise est profitable et surfe sur cet état de fait  ; on remarque ainsi que la moindre option sur l’iPad se paie à prix d’or -notamment la 3G -, alors son intégration ne coûte pas grand-chose.

Les gens saluent le prix de l’iPad (à partir de $499) mais ils oublient que ce n’est qu’une tablette à technologie  ARM !

Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, TechCrunch tentait de réaliser sa tablette sous Atom et s’est fait huer quand le site a annoncé que finalement, la tablette coûterait plus de $300. Et on parle d’une technologie x86, bien plus coûteuse que le ARM.

Plus proche de nous, Freescale a présenté un Référence Design ARM au CES (une tablette 7 pouces) et annonce un prix sur le marché de $200. En clair, Apple marge à plus de 50% sur cette tablette, ce qui n’est pas étonnant pour cette société qui a toujours été habitué à des marges fabuleuses.

Ne soyons pas mauvaise langue, pour un produit Apple, c’est étonnement très abordable.

(lire la fin de la tribune EviGroup page 2)

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