Uber : volte-face en Californie sur la conduite autonome

LégislationMobilitéRégulations
uber-volte-face-californie

Au surlendemain des engagements de son CEO à « mûrir en tant que leader », Uber lâche du lest face aux autorités californiennes sur l’exploitation de véhicules autonomes.

« Je dois changer fondamentalement en tant que leader et mûrir ».

Ce constat, Travis Kalanick, cofondateur et principal dirigeant d’Uber, l’a établi cette semaine à l’heure de présenter ses excuses à un chauffeur avec lequel il avait eu une discussion houleuse… sans imaginer que le clash était filmé et qu’il allait se retrouver sur Internet, engendrant un bad buzz.

Alors, le changement, c’est maintenant ? On pourrait percevoir un lien de cause à effet entre ce repentir et la voie sur laquelle l’entreprise vient de s’engager en ce qui concerne l’exploitation de véhicules autonomes en Californie.

Elle a en l’occurrence accepté, après plusieurs mois de combat, de se plier aux desiderata des autorités sur place.

Une porte-parole du DMV (Department of Motor Vehicles, instance chargée de la sécurité routière en Californie) a confirmé à Mercury News l’ouverture, par Uber, d’une procédure en vue d’obtenir une homologation « conduite autonome ». Aucune demande formelle n’a encore été déposée, mais les démarches « sont en cours ».

Pour mieux saisir le fond de l’affaire, il faut remonter au 14 décembre 2016, date choisie par la société de Travis Kalanick pour lancer officiellement des expérimentations sur du transport de personnes avec 16 SUV Volvo XC90.

Une semaine plus tard, c’en était terminé de cette phase pilote, face à la pression du DMV. Ce dernier avait déclaré « illégaux » les test entrepris, les conditionnant à la détention de ladite homologation, qui impose à ses détenteurs de transmettre certaines données relatives notamment au nombre d’incidents relevés.

Uber refusait jusqu’alors catégoriquement d’accomplir la démarche, au motif que ses SUV ne relevaient pas, ne serait-ce que de par la présence d’ingénieurs à bord, de la conduite autonome telle que la définit l’État de Californie : « Une technologie qui permet de conduire un véhicule sans le contrôle physique actif ou la surveillance d’un opérateur humain ».

La décision du DMV de retirer les licences des SUV était intervenu après le constat de plusieurs infractions, dont un feu rouge grillé. Le procureur général Kamala D. Harris s’était impliqué dans le débat, sommant Uber de mettre un terme à ses expérimentations, à défaut de quoi il prendrait « les sanctions appropriées ».

Parties entre-temps sur les routes de l’Arizona (où la phase opérationnelle a débuté la semaine passée, sous la bienveillance du gouverneur républicain Doug Ducey), les voitures autonomes d’Uber avaient repris du service fin janvier en Californie. Mais avec un usage limité à la cartographie des axes routiers.

Deux SUV Volvo bénéficient déjà d’une homologation temporaire. Le mode conduite autonome ne pourra toutefois y être activé qu’avec une homologation définitive ; un processus qui, selon le DMV, peut prendre moins de 72 heures.

Lire aussi :

Lire la biographie de l´auteur  Masquer la biographie de l´auteur