Un économiste du MIT critique Microsoft

Régulations

Tandis que Microsoft soutient que le rachat de Netscape par AOL donne une preuve de la vitalité de la concurrence dans le domaine de l’Internet, l’économiste du MIT Franklin Fisher assure que la stratégie de la firme de Bill Gates ne fait que renforcer son monopole.

La reprise hier du procès de Microsoft a donné l’occasion à l’économiste universitaire Franklin Fisher, qui témoignait pour le Département de la justice, de remettre en cause une nouvelle fois plusieurs arguments présentés par Microsoft. Le chercheur du MIT (Massachusetts Institute of Technology) a assuré que le prix payé pour le rachat de Netscape reflétait la valeur des activités d’affaires liées à son portail, plutôt que les revenus liés à ses navigateurs. L’intérêt de l’acquisition reposait finalement davantage sur Netcenter que Netscape Navigator ou Communicator. Expliquant que Microsoft a brisé en morceaux l’activité « browser » de son concurrent (la diffusion de ces logiciels a en effet piqué du nez depuis que Microsoft a fourni gratuitement Internet Explorer avec Windows), Franklin Fisher a indiqué que le rachat de Netscape par AOL s’est fait à peu de frais au regard d’autres acquisitions sur le marché Internet.

L’économiste s’est par ailleurs attaqué à un second argument de la firme de Bill Gates sur le thème de la liberté de la concurrence. John Fisher a relevé qu’il n’y avait aucune logique économique à dépenser des centaines de millions de dollars pour développer un produit distribué gratuitement, à moins de vouloir instaurer un monopole. L’économiste a par ailleurs vertement critiqué son homologue du MIT déjà venu témoigner pour Microsoft, le décrivant comme crédule et présentant ses données et son analyse de manière « confuse », « embrouillée » et « ridicule ».

Enfin, il a souligné que Netscape a du payer 700000 dollars à Compaq pour diffuser son navigateur en version préinstallée sur ses ordinateurs.