Un serveur UDDI pour gérer les services Web

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Si les standards ouverts des services Web que sont SOAP et WSDL commencent à intéresser les entreprises, le projet d’annuaire mondial des services Web basé sur UDDI reste embryonnaire. Dans ces conditions, pourquoi Novell, éditeur d’un annuaire d’entreprise propriétaire, propose-t-il gratuitement un serveur UDDI ?

A l’origine de la conception des protocoles ouverts soutenant les services Web, on trouve la poursuite d’un rêve technologique. Un rêve dans lequel le Web ne véhicule plus seulement des informations mais également des logiciels, exécutables à distance. Selon cette vision, une entreprise qui souhaite enrichir son système d’information de nouvelles fonctions recherche sur Internet un prestataire hébergeant une application répondant à ses besoins, l’intégration à son système d’information et les transactions entre partenaires étant automatisées grâce aux fameux protocoles.

Dans ce schéma, il est crucial de disposer d’un annuaire mondial répertoriant les entreprises délivrant des services Web et décrivant les services Web eux-mêmes. Des pages jaunes en somme. C’est justement la fonction d’un des standards des services Web, UDDI. Mais tout cela reste une vision. Et si ces protocoles commencent à trouver un début d’application en entreprise, c’est pour répondre à des besoins plus triviaux d’intégration applicative. Bref, les premiers services Web développés restent cantonnés aux murs de l’entreprise. Du coup, ce sont surtout les protocoles comme SOAP et WSDL qui rencontrent le succès alors que UDDI fait figure de projet mort-né.

Le choix de Novell

C’est dans ce contexte que Novell, connu pour être un des leaders des annuaires d’entreprise LDAP (standard utilisé sur les réseaux IP) avec eDirectory, annonce un serveur UDDI, téléchargeable gratuitement. Une de ses caractéristiques serait d’intégrer des fonctionnalités de sécurisation, gérant identités et droits associés aux services Web. Cette initiative est-elle susceptible de relancer la vision première des services Web, c’est-à-dire la commercialisation via Internet d’applicatifs répertoriés dans un annuaire ? Ce n’est pas sûr et ce n’est sans doute pas le but poursuivi par l’éditeur. De même que les premiers services Web répondent à des besoins internes, le serveur UDDI de Novell sera utilisé en premier lieu par les entreprises pour référencer leurs propres services Web, en gérer les accès, et éventuellement les ouvrir à leurs partenaires.

Cette initiative souligne en tout cas l’engagement de Novell autour des services Web. Un engagement qui s’est concrétisé en juin dernier par le rachat d’un spécialiste de ces technologies, SilverStream Software. A l’évidence, un protocole ouvert UDDI est une menace pour Novell car ses spécifications recouvrent en partie celles de son outil propriétaire eDirectory. Mais au fur et à mesure que ces standards rencontrent le succès, quel autre choix avait-il que de monter dans ce train technologique ?