Up&Net facilite le e-shopping multi-enseignes

Mobilité

La jeune pousse parisienne a mis au point Sesamea, un petit robot qui permet de réaliser en une seule fois ses achats sur plusieurs sites marchands.

Vous souhaitez refaire votre décoration intérieure, mais vous avez la flemme de vous déplacer dans un grand magasin ? Vous utiliseriez bien Internet, mais la perspective de devoir commander chaque meuble ou objet sur un site différent à chaque fois vous fatigue à l’avance… Il est vrai que la perspective de répéter l’exercice « mettre le produit choisi dans le panier , remplir les fiches de livraison, puis indiquer les références de votre carte de paiement  » n’est guère réjouissante.

Voici une bonne nouvelle pour les cyber-acheteurs certes un brin fainéants (mais le Net ne doit-il pas faciliter le shopping ?) : la société française Up&Net a inventé un petit agent intelligent qui se charge de faire toutes vos courses à la fois. Direction Sesamea.fr pour une démonstration.

Sur ce site Internet qui ne fonctionne qu’avec des cartes cadeaux (un choix marketing d’Up&Net), il est possible de choisir parmi un million de références, dans les domaines de la déco, mais aussi de la culture, de la mode, de l’électronique, proposées par des enseignes aussi diverses que Amazon, Bata, Le Club des Créateurs de Beauté, Dell, PriceMinister, la Redoute, Les 3 Suisses, Yves Rocher…

Vous déposez votre sélection dans un panier virtuel unique et ne donnez qu’une seule fois vos coordonnées et votre numéro de carte. « Ensuite, notre technologie permet d’émuler les commandes sur les différents sites partenaires, explique Florent Guibert, co-fondateur de Up &Net. Nous avons découpé les commandes en plusieurs séquences : mettre un objet dans le panier, remplir la fiche de livraison, effectuer le paiement…  » Une fois que toutes ces opérations sont achevées, vous recevez un courrier électronique de confirmation de la part des différents sites sur lesquels ont été effectués les achats.

Ça, c’est la théorie. Dans la pratique, les champs que le robot doit compléter changent parfois. Au lieu de la case « téléphone », il peut avoir à remplir celle « téléphone fixe ». Et le robot risque d’être perdu. Les ingénieurs deUp &Net ont donc constitué une base de données sensée permettre au robot de tirer des leçons de ce qu’il a déjà fait. « Cette base de connaissance reprend les actions et les erreurs que le robot a effectuées, poursuit Florent Guibert . Pour l’instant, le robot est en mode semi-automatique : il fait environ 10% d’erreurs et un opérateur humain intervient de temps en temps ».*

Combinaison du shopbot et du paiement en ligne

Le modèle économique de Up&Net est double. Aujourd’hui, l’entreprise touche une commission, qui varie de 5 à 20%, sur les tous les achats réalisés via Sesamea.fr . Et elle espère vendre sa technologie en marque blanche auprès de sites de médias ou communautaires. « Dans ce second cas, nous facturons l’installation de notre technologie sur le site et nous demandons un partage des commissions engrangées lors des transactions », détaille Florent Guibert.

Le Net-entrepreneur estime que son produit n’a pas de concurrent direct . « Certains acteurs, comme les sites de comparaison sont au début de la chaîne de l’achat électronique, d’autres, comme les spécialistes de la monétique, tels PayPal ou e-Carte Bleue, sont à la fin, nous, nous couvrons tout le processus. »

Créée en 2005 par trois associés, Sébastien Baguet (un ancien de Yahoo Shopping… ), Florent Guibert (passé par Houra, Amazon… ) et Stéphane Wallart (qui occupe le poste de directeur technique), Up&Net s’est spécialisé dans les outils d’aide à la décision pour les achats sur Internet. Elle a déjà à son actif Cadeaux Avenue, Blog Shopping et Chic Machine.

Basée dans le très sélect huitième arrondissement de Paris, l’entreprise a été financée sur fonds propres au lancement, avant d’effectuer une levée de fonds auprès de « business angels ». Elle bénéficie, pour ses travaux de R&D, du soutien du Ministère de la Recherche, de l’Aide Régionale à l’Innovation et aux Transferts de Technologie (ARITT transfert).

Ce dernier appui lui permettra d’entamer une collaboration avec des laboratoires de recherche comme le LIP6 (Laboratoire d’Informatique de l’Université Paris 6) ou l’INRIA ( Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique). Comme quoi, son agent intelligent a encore besoin d’apprendre…