Verisign teste les noms de domaine accentués

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Verisign, société américaine qui domine le marché de l’enregistrement des noms de domaine, lance les tests pour les adresses utilisant les caractères spécifiques aux alphabets européens. Malgré les réserves de l’Icann, elle s’attaquait déjà début novembre aux noms en chinois, japonais et coréen. Tant pis si les standards ne sont pas encore prêts, le marché est juteux, très juteux.

Les noms de domaine sur Internet représentent une manne financière colossale. On imagine ce que va donner l’enregistrement d’adresses comportant des accents ou encore des « ç », caractères accentués et cédilles n’étant pas encore supportés par le système. Cette semaine, Verisign, un des leaders dans l’enregistrement des noms de domaine, annonce qu’il débute les tests pour les « noms de domaines internationalisés » (IDN pour Internationalized domain names). Les IDN pourront employer les caractères des langues d’Europe de l’Est et de l’Ouest ; l’allemand, le portugais, le grec, l’arménien, le russe, le bulgare, etc. Toutes ces langues sont concernées. Le français aussi. Déjà le 10 novembre, Verisign lançait l’enregistrement d’IDN en langues asiatiques (voir édition du 10 novembre 2000). Non sans s’attirer les foudres de l’Icann. L’Internet corporation for assigned names and numbers, l’organisme chargé de la gestion des adresses Internet, soulignait en effet qu’aucun standard n’était publié.

Les noms de domaine en chinois avaient été mal accueillis

Un groupe de travail de l’Internet Engineering Task Force (IETF) se consacre à la question car aujourd’hui rien de définitif n’est encore décidé. Le flou règne mais les commerciaux n’ont pas la patience des ingénieurs. Pour donner une idée des enjeux, rappelons que Verisign a racheté en mars dernier Network Solutions (NSI) pour quelque 20 milliards de dollars alors que Network Solutions se trouvait en position quasi monopolistique sur le marché de la gestion des noms de domaine. Rappelons aussi que les Chinois ont vivement critiqué l’initiative de Verisign dans leur pays. « Aucune organisation ou individu n’est autorisé à gérer l’enregistrement des noms de domaine en chinois, à délivrer des services ou à servir d’intermédiaire », prévenait l’organisme chinois chargé de l’enregistrement. Aujourd’hui pourtant, la course aux noms de domaine internationaux est lancée, espérons qu’elle ne se soldera pas par un morcellement de l’Internet en fonction des langues et des protocoles utilisés.

Pour en savoir plus :

La page de Verisign sur les noms de domaines internationauxLire aussi :

« Le juteux marché du ‘.tv’, exemple type »