VIA et Intel enterrent la hache de guerre

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Intel et VIA Technologies viennent de mettre un terme au différend qui les oppose depuis plus d’un an sur l’exploitation de brevets. Un accord croisé va permettre aux deux sociétés de travailler sereinement pendant plusieurs années.

Depuis septembre 2001, VIA Technologies et Intel se sont intenté pas moins de onze procès pour violation de brevets (voir édition du 10 septembre 2001). L’américain avait tiré le premier en reprochant au taiwanais d’avoir commercialisé son chipset pour Pentium 4, le P4X266, sans accord technologique. VIA avait répliqué que le chipset i845 d’Intel enfreignait des brevets de S3 Graphics, filiale graphique de VIA. Et ainsi de suite. Jusqu’à aujourd’hui où les deux compagnies ont décidé d’enterrer la hache de guerre.

L’accord en question met un terme à toutes les poursuites engagées, soit onze procès en cours dans cinq pays impliquant 27 brevets. Mieux, en toute intelligence, les deux compagnies s’accordent sur le partage de technologies. Un accord de licences croisées valable dix ans permettra à VIA de commercialiser des processeurs compatibles avec le jeux d’instructions X86. La licence ne couvre cependant pas la compatibilité du brochage et du bus avec les puces Intel. Est-ce à dire que VIA pourra créer un clone du P4 sans offrir les mêmes sockets et fréquences de bus ? VIA bénéficie également de trois ans pour faire évoluer son C3, son processeur basé sur le socket 370 du Pentium III.

Une stratégie payante

Enfin, VIA pourra développer pendant quatre ans ses circuits logiques compatibles Intel sans que celui-ci réclame quoi que ce soit. Le fondeur de Santa Clara accepte également de ne pas poursuivre VIA la cinquième année, probablement pour laisser aux partenaires techniques et commerciaux le temps de s’organiser. Cet accord donnera lieu à versement de redevances à Intel pour certains produits. De son côté, VIA cesse de revendiquer des droits technologiques sur la partie graphique du circuit i845.

La politique de forcing de VIA vis-à-vis de l’architecte du Pentium a donc fini par payer. D’un autre côté, Intel s’évite un procès long et coûteux pour un résultat aléatoire, sans pour autant vraiment céder gratuitement ses technologies. D’autant qu’au delà des délais indiqués, VIA devra se soumettre à nouveau à la politique de brevets d’Intel. A moins que le fondeur taiwanais ne refasse le coup du bras de fer juridique.