Web 2.0 : Yoono veut davantage s’ancrer dans une vision communautaire

Mobilité

Lancé en mars 2006, le moteur de recherche collaboratif recense plus de 600
000 inscrits. Il va ouvrir des options de bloc-note et de blog.

Un an après son lancement, le moteur de recherche collaboratif Yoono commence à connaître un certain succès auprès du grand public. « Nous avons 610 000 utilisateurs inscrits et nous conservons en mémoire 67 millions de liens dans notre base de données », affirme Pascal Josselin, PDG et co-fondateur du service Web 2.0. « Nous répondons à 15 millions de requêtes par jour. »

Yoono se présente sous la forme d’une extension pour les navigateurs Firefox ou Internet Explorer. En remplissant votre profil sur le service en ligne, l’internaute autorise Yoono à télécharger les favoris que vous avez enregistrés dans votre navigateur. Lors de l’installation, il a le choix entre une toolbar et une sidebar. A chaque fois qu’une recherche est effectuées ur Internet, le moteur propose une liste de personnes, de blogs et de sites en rapport avec votre centre d’intérêt.

Illustration : Vous tapez Ovni en requête dans Google ? Ce moteur de recherche vous retourne 3 180 000 réponses. En complément, Yoono va vous proposer les sites et les blogs sur ce sujet que les autres « Yoosers » (utilisateurs de Yoono) ont référencés dans leurs favoris, ainsi que les profils des « Yoosers » les plus mordus d’Ovni.

Le moteur collaboratif grand public a d’abord été reconnu par la profession : il a été sacré meilleure extension pour Firefox en juillet 2006, puis il s’est vu remettre un trophée « Best of start-up «  lors du Salon Web 3 en décembre dernier. Une manifestation au cours de laquelle Vnunet.fr avait interviewé en vidéo Pascal Josselin, PDG et co-fondateur de cette jeune pousse.

Virage vers le social networking

Yoono veut maintenant franchir une nouvelle étape dans son développement en devenant un véritable réseau communautaire (social network). Un peu sur le modèle de MySpace mais en plus simple. Pour cela, Yoono va lancer une nouvelle fonctionnalité : le BuzzIt. « Il s’agit d’un petit bouton, dans la toolbar, qui permet de prendre des notes au fur et à mesure de sa navigation, explique Pascal Josselin. Vous trouvez un site intéressant ? Vous enregistrez son URL dans votre bloc-notes. » Cette option, actuellement en version bêta, devrait être accessible pour tous courant mai.

Comme Google Notebooks, le BuzzIt est un agrégateur de contenus : vous pouvez accompagner l’URL de vos propres commentaires, mais aussi de photos et de vidéos que vous glanez sur le Net. Mais le BuzzIt est également un éditeur de contenus : votre bloc-notes peut ensuite être envoyé par e-mail à vos contacts (Yoono se charge de récupérer vos divers carnets d’adresses), posté sur Buzzlog. C’est un espace de blogs qui sera mis à la disposition des utilisateurs de Yoono ou publié sur votre propre blog ou encore servir à constituer une wish-list (une liste de cadeaux que l’on souhaite recevoir, consultable par ses amis).

Les URL enregistrées dans le BuzzIt seront également indexées et analysées par les ordinateurs de Yoono. « Nous pourrons alors faire remonter automatiquement de notre base de données des internautes intéressés par les mêmes contenus que vous et vous pourrez facilement entrer en contact avec eux grâce à une messagerie instantanée, précise Pascal Josselin. Dans MySpace, vous devez raconter votre vie pour vous faire des amis, alors qu’ici, ce seront vos recherches qui vous décriront de façon automatique. »

La publicité intégrée dans le service à la rentrée

En termes de modèle économique, Yoono compte essentiellement sur la publicité. Des liens commerciaux seront insérés dans la sidebar ou la toolbar en fonction des URL des pages consultées par les internautes. Ce qui risque de provoquer quelques conflits avec les liens proposés par les moteurs de rechercheoecôté Buzzlog, des publicités seront affichées en fonction du profil de l’utilisateur.

La commercialisation des premières publicités devrait intervenir à la rentrée et, si tout se passe bien, apporter un peu d’oxygène à l’entreprise. « Nous avons un burn-rate [taux de dépense] de 1 millions d’euros par an, explique Pascal Josselin. Avec le 1,7 million d’euros que nous avons levé l’année dernière avec le fonds d’investissement AGF Private Equity, nous pouvons tenir jusqu’au premier trimestre 2008. »

Côté technique, Yoono possède 8 serveurs Dell, affectés à la base de données ou aux processus de mémoire et de recommandation. « Grâce à une gestion intelligente de nos deux machines affectées aux processus de recommandation, nous pouvons gérer 520 requêtes par seconde, détaille Laurent Quérel, directeur technique. Et en bande passante, nous ne consommons pour l’instant que 4 à 6 mégabits par seconde. » Du coup, le matériel représente moins de 15% du burn-rate.

Deux développeurs pourraient être embauchés pour renforcer l’équipe installée dans le neuvième arrondissement de Paris. En l’état actuel, la jeune pousse dispose d’une petite équipe de 9 personnes. Tandis qu’à San Francisco, ville que Yoono a choisie pour créer sa filiale américaine (en cours de création), 4 à 5 informaticiens devraient être recrutés.