WooGroup veut prospérer sur le transfert d’argent low cost

Mobilité

Cette jeune entreprise française veut utiliser les nouvelles technologies pour concurrencer Western Union et MoneyGram.

Les kiosques monétaires doivent être développés par un fournisseur américain, dont le nom est pour l’instant tenu secret. Si tout va bien, 130 de ces machines seront installées au premier semestre 2009 côté américain (au Texas, en Californie et en Floride) et 130 côté mexicain (dans des villes frontalières avec les Etats-Unis et à Mexico).

Mais pour tenir ces objectifs, l’entreprise doit rapidement lever 5 millions d’euros… Une gageure dans un marché financier déprimé et alors que, toujours d’après le quotidien Le Monde, « au Mexique, les remesas [… ] ont baissé de 3,57 % en 2008 » ? « Nous sommes actuellement dans une phase de rencontre avec des partenaires financiers », rétorque Christian Kamayou.

Une cotation pour gagner en visibilité

Fins connaisseurs des subtilités de la finance, les dirigeants de WooGroup ont fait coter leur toute jeune entreprise – qui n’est pour l’instant qu’une coquille pratiquement vide – sur le Marché Libre d’EuroNext, « dans le cadre des dispositions des articles 211-1 à 211-4 du livre II du Règlement Général de l’Autorité des Marchés Financiers hors du champ de l’appel public à l’épargne [… ] ».

En clair, l’entreprise doit principalement présenter comme document financier « les comptes [… ] pour les deux derniers exercices (dans la mesure où son ancienneté le permet), un extrait KBIS pour les sociétés françaises ou tout document équivalent pour les sociétés étrangères… «  (plus divers documents purement administratifs).

« Cette cotation qui a démarré le 28 janvier nous donne une visibilité sur le marché, accroît notre notoriété et nous permet d’afficher une totale transparence sur le respect de la réglementation », se réjouit Christian Kamayou.

A terme, l’entreprise espère pouvoir ajouter à ses kiosques d’autres supports de transaction, comme des cartes pré-payées ou les téléphones mobiles (grâce à un logiciel développé par WooGroup).

Son modèle économique repose sur une commission sur les transferts. « Par exemple, en prenant 5% sur les sommes envoyées des Etats-Unis vers le Mexique, nous serons deux fois moins cher que Western Union: nous avons inventé le transfert low cost », assure Christian Kamayou.

Dans le contexte actuel, le business plan est ambitieux, puisqu’il prévoit 3,6 millions d’euros de commission sur la première année (ce qui correspondrait à 600 000 transactions sur la première année, soit quelque 13 transactions par jour et par appareil installé aux Etats-Unis), puis 42 millions d’euros l’année suivante, puis 200 millions l’année d’après… Gardons notre sang-froid et attendons de voir les premiers résultats concrets.