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BlackBerry a deux boussoles : brevets et sécurité mobile

« Pour le moment, notre seule réussite, c’est de nous être sauvés des eaux. »

Le réalisme a primé dans les propos de John Chen, invité à s’exprimer lors du Waterloo Innovation Summit, dans la province canadienne où est basée l’entreprise dont il est CEO.

Cette entreprise, c’est BlackBerry. Celle-là même qui a fait, ces derniers mois, l’objet de multiples rumeurs d’acquisition, par Lenovo, puis par Microsoft… et qui poursuit finalement sa route en solo, au prix de lourdes réductions d’effectifs.

La reconstruction est enclenchée, mais elle prendra du temps. Et la firme se trouverait presque dans une situation de paradoxe, à en juger les propos de son dirigeant : « La question est de savoir comment innover tout en renouant avec notre ADN ».

Crédité, par les principaux cabinets d’études, d’une part de marché mondiale inférieure à 1 % sur le segment des smartphones, BlackBerry conserve néanmoins dans son portefeuille cette activité qui représente 263 millions de dollars de chiffre d’affaires sur le dernier trimestre d’activité. Soit plus que la branche Services (252 millions).

Les accords de fabrication signés en début d’année avec les Taïwanais Winstron Corporation et Compal Electronics – en complément au partenariat signé auparavant avec Foxconn – illustrent cette volonté de persister dans le hardware.

Mais d’après John Chen, c’est bien sur son catalogue de 44 000 brevets que BlackBerry va jouer, dans la lignée de l’accord d’exploitation de licences noué au printemps avec Cisco… et qui  s’est fait ressentir sur les résultats financiers (+ 150 % de CA pour l’activité Software & Licensing, à 137 millions de dollars).

Le principal défi sera de trouver un équilibre entre la monétisation via de tels accords (ce qui prend du temps et n’est donc pas facile à gérer dans la situation du groupe) ou en passant par la justice (au risque de passer pour un « troll des brevets »).

John Chen n’oublie pas les services sécurisés de communication, autre domaine de prédilection pour BlackBerry ; tout en ironisant : « Si jamais quelqu’un veut acheter un téléphone Microsoft, il n’y a qu’à prendre directement un micro ».

Dans ce domaine, on relèvera l’acquisition, au cours de l’été, d’AtHoc, start-up californienne à l’origine d’une plate-forme de communication destinée aux situations de crise, avec comme brique centrale un système de messagerie d’alerte et de partage d’informations critiques.

Opération de croissance externe plus récente et autrement symbolique des ressources que déploie le groupe : la fusion, pour 425 millions de dollars, avec Good Technology. Les synergies sont évidentes dans la sécurité des terminaux mobiles, des applications et des contenus. A tel point que BlackBerry compte réaliser un CA supplémentaire de 160 millions de dollars dès la première année d’exploitation.

Crédit photo : leolingtang – Shutterstock.com

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