Fièvre de start-up : Julie Dumortier (Novaris) : « Le plus important pour réussir : l’état d’esprit des fondateurs »

ITespresso.fr : Quels conseils donneriez-vous à un créateur de start-up ?
Julie Dumortier : D’abord, prendre contact avec OSEO (agence publique pour le financement des PME innovantes) et prendre toutes les aides mises à sa disposition.

Il y a beaucoup d’aides diverses et il ne faut pas hésiter.

Et avant de contacter un business angel, l’entrepreneur doit se demander si le couple qui sera formé fonctionnera ou pas.

S’il ne souhaite pas recourir à un business angel, il n’a plus qu’à passer en mode auto-financement. Parce que tant que vous n’êtes pas rentable, personne ne vous prêtera de l’argent.

Le premier point d’entrée pour trouver un investisseur, c’est l’Association des business angels de France : FranceAngels.org.

On recense entre 70 et 80 SIBA [Société d’Investissement de Business Angels, ndlr] en France, dont une vingtaine dans la région parisienne.

Et là, je conseille aux entrepreneurs de jouer la proximité. S’il a trop de distance, c’est compliqué, le contact physique est très important.

ITespresso.fr : Quelles astuces dans « les choses à faire » ou à éviter ?
Julie Dumortier : Primo, il faut faire les choses dans l’ordre et éviter l’effet tunnel.

L’effet tunnel, c’est quand une start-up développe un produit sur un cycle long, mais quand il est mis sur le marché, on se rend compte qu’il n’y a pas les bonnes fonctionnalité.

Au contraire, il faut enclencher un petit bout du projet et l’amener sur le marché tout de suite. Si ça ne marche pas, il faut abandonner immédiatement.

Sinon, quand le produit arrive sur le marché au bout de 5 ans de développement, il ne fonctionne pas. Et c’est une catastrophe.

Aujourd’hui on a des méthodologies de développement, par exemple la méthode agile. On fait un premier prototype en 2-3 mois, on trouve les premiers clients et on continue à développer le produit en association avec ses clients.

Cette attitude valorise très rapidement le projet et motive fortement les business angels souhaitant investir.

Et il faut savoir se montrer ambitieux mais rester humble à la fois. Il n’existe qu’un Facebook. Mais il existe des moyens de faire de très belles choses ailleurs.

Pour le choix de l’associé, je pense qu’il faut éviter les amis. Quand ça finit mal, ce ne sont plus des amis. Il faut pouvoir se dire des choses, qui ne sont souvent pas toujours agréables.

Et il faut monter un vrai casting pour choisir ses associés.

Je ne pense pas qu’il y ait de recette miracle. Mais, si vous ne sentez pas le co-fondateur, même s’il affiche plein de compétences, il vaut mieux ne pas insister.

Un dernier conseil : essayer d’avoir un mentor toujours à vos côtés, c’est important. Pour moi, je peux vous en nommer 5 ou 6 différents. J’en ai eu plusieurs, en fonction des périodes.

Dans les années 2000, c’était Lucien Lapasin, qui est encore administrateur de Novaris.

En sortant de l’école, c’est un professeur d’informatique qui m’a suivi 2 ou 3 ans.

C’est important d’avoir toujours quelqu’un avec qui vous pouvez échanger et parler librement de vos problèmes à tout moment.

Le portefeuille de Novaris Equity
(société d’investissement de « business angels » dans les sociétés innovantes)

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