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Alex Türk (CNIL) : « Je trouve les services de géolocalisation comme Facebook Places angoissants »

ITespresso.fr : Considérez-vous l’option « opt-in » (consentement nécessaire au préalable de l’utilisateur) de Facebook Places comme un garde-fou suffisant pour contrôler la géolocalisation ?
Alex Türk : Mais, tous les experts me disent qu’à partir du moment où l’on a placé ses données dans le système Facebook, personne ne peut vous garantir le fait d’en sortir. Nous sommes sur une colonne vertébrale assez simple : consentement à l’origine, transparence pendant l’activité, droit à l’oubli lorsque l’on en sort. On en est loin très loin. Et c’est ce qui amène Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, à dire qu’il faudrait réduire l’exercice de notre jouissance, de nos droits fondamentaux de la vie privée pour nous adapter. Ses déclarations auraient dû déchainer les passions mais cela n’a pas été vraiment le cas. Pour information, 25 millions de Français sont inscrits sur le réseau social. De son côté, Eric Schmidt, P-DG de Google, qui parle de changer d’identité à cause du Web et des réseaux sociaux. Depuis, il a précisé qu’il s’agissait d’une plaisanterie. Mais comment peut-on accepter un rétrécissement de la sphère de liberté au nom d’une exigence de la société numérique ? Il y a un débat à ouvrir. Je suis en train de terminer un livre à ce sujet.

ITespresso.fr : Sur le site de la CNIL, vous avez récemment indiqué que vous n’avez pas fini d’être saisie sur le sujet de la Hadopi (« le ministère de la Culture doit encore soumettre, pour avis, le projet de décret relatif au volet pénal des missions de la HADOPI »). Où en est-on ?
On attend le gros morceau : le décret sur l’aspect pénal qui n’est pas sorti. Du côté de la CNIL, nous sommes en rétractation. La Hadopi a son champ de compétence et la Hadopi le sien. Il faut établir une séparation nette des deux institutions. La Hadopi est l’un des sujets sur lequel je me sens le plus en porte-à-faux depuis que j’ai pris la présidence de la CNIL. L’avis de la CNIL était globalement très réservé. En tant que parlementaire, j’ai voté pour. Et je me suis fait suffisamment accroché là-dessus. Je reconnais que c’est le sujet sur lequel la CNIL s’est retrouvée le plus mal à l’aise depuis cinq ans. Nous sommes tous partagés. Les 17 étaient partagés en eux-même. Moi-même, je me sens totalement partagé sur le principe même du téléchargement (respect de la liberté des internautes, liberté de la création et du droit d’auteur). Je me sens tiraillé entre les deux. Même après les auditions liées à la Hadopi, c’était encore plus compliqué dans ma tête.

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