Antoine Buffet – AppsFit : « Recommandation d’applications : Apple va continuer à faire le ménage »

ITespresso.fr : Dans vos propos, on sent encore un flou sur les véritables intentions d’Apple. Veut-il contrôler ce business de A à Z ou maîtriser les flux dans l’écosystème des applications de recommandation ?

Antoine Buffet : Il y a une épée de Damoclès sur tout le monde. Mais, je pense plutôt qu’Apple veut maîtriser l’écosystème. Même si la « guideline » 2.25 laisse planer le doute. Lorsqu’Apple aime ou n’aime pas, on le sait rapidement.

On a vu comment la firme a bondi sur Chomp (une start-up californienne acquise début 2012) pour 50 millions de dollars. Attention, c’était mérité : derrière Chomp, il y a une véritable complexité algorithmique dans sons système de recommandation d’applications [depuis l’application Chomp a disparu mais Apple a repris directement la main sur l’App Store, ndlr].

ITespresso.fr : Chez AppsFit, avez-vous déjà reçu des avertissements de la part d’Apple ?

Antoine Buffet : Aucun. Encore hier, nous avons soumis un correctif à notre application pour être encore plus en règle (qui permet de désactiver les notifications quand on fait une promotion).

Nous acceptons toutes les règles de toute manière. Début 2012, nous avons passé trois mois pour nous soumettre à ces « guidelines ».

Apple pourrait même revenir vers nous : nous avons une solution qui permet de faire migrer les gens d’Android à tout en conservant leurs parcs applicatifs (identiques ou similaires) en changeant de smartphones [faut-il préciser que le chemin inverse est plus compliqué : les barrières techniques pour passer de iOS à Android sont plus lourdes, ndlr].

ITespresso.fr : iOs, c’est votre environnement prioritaire ?

Antoine Buffet : Non. On sait que le leader à terme, ce sera Google avec Android et les tablettes. Tandis que la part de marché d’Apple (iOs) va diminuer.

iOS, c’est commercialement moyen pour nous. Mais c’est le marché le plus juteux en l’état actuel. On peut faire du cash rapidement. On gagne déjà de l’argent sur Apple.

On étudie aussi Windows Phone, qui devrait prendre de la hauteur. Mais, en l’état actuel, c’est impossible de gagner le moindre centime sur Windows Phone.

ITespresso.fr : Quelle est la répartition du volume de téléchargements de votre application par environnements OS mobiles ?
Antoine Buffet : A date, nous avons 20 000 téléchargements. 60% Android et 40% Apple.

ITespresso.fr : Nous nous étions récemment rencontrés lors du salon LeMobile (voir vidéo ci-dessous). Vous levez des fonds à travers un financement en mode crowdfunding. Cela avance ?
Antoine Buffet : On a récolté 75 000 euros. Et on en cherche à atteindre 200 000 euros.