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Chronique Renaud Bidou (sécurité IT) : s’inspirer du surprenant succès de LOIC

Technique et marketing : un savant dosage

Ces faits d’armes ne sont pas liés à la technique, mais à l’extraordinaire qualité de « l’expérience utilisateur » offerte au hacktiviste en culotte courte.

Comparons aux outils techniquement à la pointe.

La haute technicité qu’ils mettent en œuvre n’a d’égale que l’aspect abrupt de leur prise en main, imposant la ligne de commande, la lecture de documentation indigeste, la compréhension des aspects techniques sous-jacents, voire dans certains cas de la programmation.

LOIC propose une interface triviale, des termes belliqueux, un beau dessin de science-fiction et un design pseudo-high-tech.

Et surtout, grâce à LOIC, quiconque peut maintenant faire partie de l’Histoire du hacking en trois clics (en comptant celui nécessaire au lancement de l’application).

Vous l’avez compris, LOIC a habilement troqué la qualité pour la quantité… et la communication.

Une leçon qui mérite d’être approfondie par tous les acteurs du marketing, et ceux qui sont en charge du choix des solutions qu’ils implémentent.

Les premiers se rappelleront alors que le succès d’un produit est rarement le fruit de la technique.

Combien d’utilisateurs vont réellement maîtriser les concepts techniques mis en œuvre dans les produits de sécurité ? Combien vont effectivement savoir tirer parti (ou réaliser l’efficacité) de telle ou telle innovation ? Peu.

Trop peu pour faire d’un produit un succès retentissant. Alors que nombre d’utilisateurs succomberont sans résistance à une simplicité d’utilisation enfantine, dans un cadre visuel moderne, agréable et ludique.

Ces mêmes utilisateurs qui pourraient bien faire les frais d’une obsolescence technologique savamment dissimulée derrière une interface trop belle pour être totalement honnête.

Ainsi l’amusant déboire de ce jeune « hacktiviste » qui avait entrepris de lancer seul un déni de service « distribué » depuis chez lui ne saurait que nous rappeler que, d’un côté comme de l’autre de la barrière, une seule règle prime : « il faut savoir ce que l’on fait« .

Maintenant rien n’interdit aux éditeurs de tromper les paradigmes technologiques auxquels nous nous sommes contraints.

Pourquoi les produits performants devraient être inutilisables ? Pourquoi un produit sexy serait-il technologiquement du niveau d’un Fisher Price ? N’y a-t-il de beau que l’inutile ?

Au-delà de l’investissement que représente le fait de financer autant le fond que la forme, la principale problématique reste de faire cohabiter autour d’une même table deux profils antinomiques : la technique et le marketing.

Peu d’entreprises ont réellement réussi ce tour de force. Les Anonymous l’ont fait.

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