Microsoft reste au chevet des développeurs Windows Phone

Des développeurs lucides

Mais la véritable guest star de cet Apps Club, deuxième du nom, tenu ce 24 mai à Paris, reste Thomas Nigro, 16 ans, développeur de l’application I Love Music.

Avec 1500 téléchargements depuis le 10 mai, les revenus générés via la publicité restent anecdotiques. Le jeune homme, en classe de 1ère scientifique, ne s’en cache pas et se refuse même pour l’heure à monétiser son travail. « Cela m’aidera dans mes études supérieures« , admet-il toutefois.

Lui qui ignorait tout du code à l’été 2011 (il s’intéressait tout de même au hardware), est l’un de ceux que l’Accelerator a initiés aux rudiments du code pour Windows Phone.

Les qualificatifs mélioratifs lui feraient presque défaut pour vanter les mérites de cette plate-forme de support technique par laquelle chaque développeur est mis en relation, par affinités, avec un coach attitré qui suit l’évolution de ses projets et lui prodigue des conseils.

A terme, Thomas compte orchestrer la mutation de son application en un réseau social musical, avec le concours de l’open data. Actuellement issue du seul Last.fm, sa base de données devrait bientôt puiser dans les archives de Wikipédia… voire plus, à en croire les indiscrétions de Rudy Huyn.

Encore occupé à déployer en hâte ses applications depuis son MacBook, l’intéressé, par ailleurs développeur pour le compte d’Orange et impliqué dans le portage de la TV de l’opérateur sur Xbox 360, clarifie la situation.

« La publication d’applications sur les plates-formes mobiles est soumise à bien moins de contraintes que sur les systèmes d’exploitation traditionnels, dans le cas desquels une brochette d’éditeurs contrôlent le marché et imposent une sélection draconienne« , explique-t-il.

Il différencie à cet égard l’office de développeur Windows Phone de celui de développeur Windows 8, en dépit de la convergence censée s’initier à l’automne.

Rudy s’épanche dans la foulée sur un modèle économique qu’il juge peu favorable. « Les démarches administratives s’effectuent exclusivement en relation avec les Etats-Unis, où se sont d’ailleurs installés la plupart des développeurs. Microsoft France oeuvre essentiellement en qualité d’antenne commerciale« .

La transmission des formulaires par voie postale s’avère d’autant plus chronophage qu’elle implique en outre une double conversion des dollars aux euros et vice-versa. « Pour 99 centimes générés, on n’en touche à peu près que la moitié« , confirment ainsi au quasi-unisson les développeurs présents ce 24 mai.

Certains ont tenté l’entreprise à grande échelle. C’est le cas d’Aurélien Lemoine, fondateur de la start-up Clevlab, aujourd’hui basée à Toulouse après un an et demi d’exercice.

Des 45 titres qu’il compte sur le Marketplace, Instant TV, programme télévisuel interactif, est le plus prolifique. Il remonte régulièrement dans le top 10 des plus populaires en France.

« Sur une telle application grand public, on peut gagner environ 100 dollars par mois avec les encarts publicitaires« , confirme Aurélien Lemoine.

Mais Microsoft lorgne aussi sur les entreprises. Laurent Schlosser rebondit sur le B2B et évoque des outils aboutis hérités de l’écosystème de solutions métier disponible sur Windows Phone 7.0 : gestion des droits,  travail collaboratif avec Sharepoint et Lofix, courriels en DRM, etc.

Avanade (fournisseur de solutions technologiques), GFI (spécialiste de l’intégration) et Sanofi (santé) ont déjà répondu à l’appel, au même titre que le CIC et le Crédit Mutuel.

Prochaine étape, démocratiser le sans contact. Le Nokia Lumia 610, smartphone d’entrée de gamme, constituera le poisson-pilote d’un projet mené sur le long terme avec des pastilles d’identification NFC qui permettront d’entrevoir des usages au-delà du paiement mobile.