Pour gérer vos consentements :
Categories: Mobilité

Affaire Yahoo : la nouvelle frontière d’Internet

16h30, vendredi 11 août. Le juge Gomez vient de rendre sa décision dans le jugement en référés sur « l’affaire Yahoo ». En l’absence d’une solution technique immédiate, Il décide de nommer un expert, François Wallon, qui devra saisir deux autres experts, et rechercher avec eux les moyens permettant d’empêcher que les Français puissent utiliser les enchères du site américain de Yahoo. A l’origine des plaintes la présence d’objets nazis sur le service d’enchères en ligne du site.

Juste après la décision, en tapant « nazi » sur le moteur de recherche des enchères de Yahoo.com, pas moins de 1&188 résultats apparaissaient. Des uniformes aux couteaux en passant par les drapeaux, les objets commémoratifs sont légion. En revanche sur Yahoo.fr, la même requête n’apporte qu’une réponse : il s’agit d’un film, tout à fait licite, le mot « nazi » figurant en fait dans la description qu’en fait son vendeur. En France, la vente d’objets nazis est interdite.

Il faut remonter à mai pour trouver la première audience dans cette affaire. La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) et lUEJF (Union des étudiants juifs de France) portent plainte contre Yahoo pour avoir permis aux internautes français d’accéder à des enchères comportant des objets nazis. Pourquoi Yahoo ? C’est un géant qui possède une filiale en France, donc plus facile à amener devant la justice hexagonale.

Le premier jugement, rendu le 22 mai, condamne Yahoo. Le juge des référés Jean-Jacques Gomez estime que « L’exposition en vue de leur vente d’objets nazis constitue une contravention à la loi française mais plus encore elle offense la mémoire du pays. » Yahoo a alors jusqu’au 24 juillet pour présenter les mesures techniques qui lui permettraient d’empêcher l’accès des Français à son site américain.

Or, le 24 juillet, Yahoo se déclare incapable de trouver une solution. Le juge se donne donc jusqu’au 11 août, pour rendre sa décision. Finalement, il décide de faire réaliser des expertises complémentaires et désigne donc François Wallon, expert en informatique et bureautique à la Cour d’Appel et au Tribunal Administratif de Paris, en lui demandant de nommer 2 autres experts, l’un européen, l’autre américain, pour étudier ensemble les solutions possibles. Elles seront exposées le 6 novembre prochain.

Alors que la question du droit sur Internet se révèle particulièrement complexe, le verdict de ce procès est très attendu. Il ferait jurisprudence s’il consacrait une solution technique pour contrôler la localisation des internautes, et simultanément fait craindre qu’une telle décision n’ouvre la voie à une « frontiérisation » d’Internet.

Pour en savoir plus :

Le site de François Wallon & associés

Recent Posts

IA et RGPD : sont-ils compatibles ?

Quelle part d’incertitude faut-il accepter dans la mise en conformité des IA avec le RGPD…

2 semaines ago

Windows 10 : quel coût pour le support étendu ?

Microsoft a dévoilé les prix des mises à jour de sécurité étendues pour Windows 10.…

3 semaines ago

Cybersécurité : la plan de Docaposte pour convaincre les PME

Docaposte a sélectionné une douzaine de spécialistes français pour créer un Pack cybersécurité spécialement étudié…

1 mois ago

Surface Pro 10 : plus autonome et un peu plus réparable

La Surface Pro 10 sera disponible le 9 avril en France. Passage en revue de…

1 mois ago

Office 2024 : ce qu’on sait de la prochaine version

Que réserve Office 2024 ? Une première version de test officielle sera disponible en avril.…

1 mois ago

Microsoft Teams : comment fonctionne le double usage « pro-perso »

Microsoft Teams évolue dans une version « unifiée » qui permet de combiner les usages…

1 mois ago