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Ambiance tumultueuse au sein de Luccas

L’organisation de la prochaine assemblée générale extraordinaire (AGE) de Luccas se révèle être un exercice délicat. Pour synthétiser le dossier, deux « clans » revendiquent le droit de diriger l’association Les Utilisateurs du CyberCâble associées (Luccas), qui a obtenu en octobre 2004 la condamnation de l’ancien service Noos qui n’avait pas respecté ses engagements vis-à-vis de ses clients en termes de promesse de haut débit (voir édition du 20 octobre 2004). De l’aveu de Bertrand Penn, fondateur de Luccas en 1998 qui a depuis préféré prendre du recul, la vie de l’association a toujours été mouvementée. Mais il qualifie la situation actuelle de « gâchis immonde ».

La principale affaire qui a mis le feu aux poudre concerne les conditions d’organisation puis la tenue d’une assemblée générale extraordinaire (AGE) le 22 décembre 2004. Cette réunion est coordonnée par Yves Coullet, trésorier de l’association à l’époque. Mais cette démarche est contestée par le reste du bureau de l’association car elle est « en totale violation des statuts de Luccas ». Grosso modo, les autres membres du conseil d’administration reprochent à Yves Coullet d’avoir organisé cette AG sans les avoir averti au préalable et sans avoir obtenu le quorum nécessaire (soit un quart des membres de l’association) pour valider la procédure.

« M. Coullet refuse tout fonctionnement collégial et n’a cessé de mettre le reste du conseil d’administration devant des faits accomplis à sa propre initiative, sans jamais avoir été approuvés ou même débattus. », affirme François Persuy, au titre de porte-parole issu de la précédente assemblée générale qui s’est tenue le 3 juillet 2004 et « trésorier par intérim de Luccas » après la révocation d’Yves Coullet de cette fonction. Les membres contestataires du bureau de l’association – avec en tête Alexandre Noix, président de Luccas élu à l’AGE de l’été 2004 – ont lancé une action en justice afin de contrer l’initiative de l’ancien trésorier.

Guerre d’information par sites interposés

Une version contestée en bloc par Yves Coullet qui revendique la présidence de l’association depuis l’assemblée générale qu’il a organisée le 22 décembre 2004. Il rejette les accusations de non-respect des statuts pour convoquer une AG et assure avoir obtenu le quorum nécessaire ce 22 décembre pour valider son élection. En guise d’attestation, il brandit le récipissé de déclaration de modifications des changements apportés dans l’association, déposé à la préfecture de police de Paris. Dans ce document officiel, Yves Coullet est inscrit en qualité de président de Luccas.

En guise d’anecdote, ce membre actif de l’association dépose le nom de domaine Luccas.fr pour en faire la nouvelle vitrine officielle de l’association, tout en tentant de réduire l’influence du site historique Luccas.org. Deux sites officiels qui cohabitent au nom d’une même association. Si le visiteur scrute les noms des membres élus au bureau de l’association, il sera surpris de la différence de la composition entre Luccas.org et Luccas.fr.

Glissement sur le terrain de la justice

Cette bataille interne devient démesurée au regard de la profondeur du volet judiciaire. D’un côté, les membres élus de l’AGE du 3 juillet veulent dénoncer en justice ce qu’il considère comme un passage en force d’Yves Coullet. De l’autre, l’ancien trésorier n’hésite pas à déposer en son nom et celui de Luccas une plainte pour « faux et usage de faux » le 27 mars 2005 en lien avec une attestation émise par un membre de l’association qui jetterait un trouble sur son adhésion réelle à l’association.

Encore plus fort : le 31 mars 2005, Yves Coullet, qui se présente comme président de Luccas, dépose une plainte pour « abus de confiance avec constitution de partie civile » à l’encontre d’Agathe Livory (avocat en charge de la défense de l’ancienne équipe de direction de Luccas), Alexandre Noix (ancien président de Luccas) et François Persy (porte-parole de Luccas). L’ancien trésorier qui a pris les commandes de Luccas leur reproche d’avoir effectué des virements du compte de l’association afin de financer l’action en justice initiale pour « non-respect des statuts de Luccas » qui vise nommément?Yves Coullet.

Un consensus pour l’organisation d’une prochaine AG

Après une première audience devant le TGI de Paris le 8 mars 2005, l’ensemble des protagonistes ont signé un protocole visant à organiser une nouvelle AGE de Luccas d’ici le 19 mai 2005. Ils se sont entendus sur un texte en commun juste avant la tenue d’une audience prévue le 5 avril.

L’accord stipule un partage des informations en vue d’établir une liste claire des membres de l’association (qui s’élèveraient à 86 à fin décembre 2004), une communication transparente pour faire le point sur l’état des cotisations, une information unifiée sur les principaux sites (Luccas.org, Luccas.fr et Luccas.asso.fr). Quant aux procédures de justice, elles sont suspendues en attendant la prochaine AG.

Cela peut paraître étonnant mais les différentes parties partagent la même analyse sur les enjeux liés à la direction de Luccas. Tout d’abord, c’est un problème lié aux « très fortes personnalités » des protagonistes qui se montrent actifs au sein de l’association Luccas. Mais un facteur « trésor de guerre » n’est pas négligeable : Luccas ayant obtenu gain de cause dans l’affaire qui l’opposait à CyberCâble/Noos, les dédommagements obtenus après cinq ans de procédures contre le service d’accès vont tomber dans les caisses de l’association. Ce qui constitue un joli petit pactole : environ 15 000 euros.

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