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Apple, chronique d’une mort maintes fois annoncée

Dix-neuf fois depuis 1996 ! En moins de six ans, Apple a été déclarée, selon le site Macobserver, dix-neuf fois moribonde. Et les lecteurs du site en question d’immédiatement signaler que le décompte omettait certainement moult déclarations et publications ! Qu’importe, la classification retenue est imparable : les prédictions funestes, pour être comptabilisées, se doivent d’avoir été publiées et ne comprennent pas les simples objections sur la stratégie suivie par la firme. Avec cette grille de lecture, Apple meurt une fois tous les quatre mois ! Jamais aucune firme de la Silicon Valley n’a connu pareilles annonces à répétition d’une éventuelle cessation d’activité ! Bizarrement, la disparition est systématiquement prévue dans les moments de creux, les périodes où Cupertino n’introduit plus de technologies nouvelles ou de produits phares. Ainsi, sur les dix-neuf prédictions publiées, deux sont intervenues en 1996, cinq en 1997, une en 1998, aucune en 1999, deux en 2000, quatre en 2001 et cinq en 2002. Si on calque cette chronologie sur celle de l’histoire de la firme, on s’aperçoit que de 1996 à 1998, la société réalise des coupes claires dans ses lignes de produits et se restructure ; de 1998 à 2000, elle profite de l’engouement pour l’iMac (voir édition du 17 août 1999), du lancement du G4 et du tumulte autour de son nouveau système d’exploitation. Enfin entre 2000 et 2002, Apple perd du terrain dans le domaine des processeurs, mais rattrape son retard en lançant Mac OS X et sa stratégie de hub numérique. En revanche, elle perd les bases destinées à son segment de marché entreprises, même si la relève 2003 est en préparation, solutions de serveurs professionnels à l’appui…

Mais les annonces de disparition d’Apple ne s’inscrivent pas toujours dans cette chronologie. Ainsi celles de Michael Dell, grand devin s’il en est et auteur à plusieurs reprises de funestes augures concernant la firme de Cupertino. Généralement, l’homme n’y va pas de main morte ! Dans Business Week, en 2001, tout d’abord. A la question « Quel est le futur d’Apple ? », il répond : « Le même que Silicon Graphics […] si vous regardez les sociétés d’ordinateurs propriétaires, que ce soit Digital, Silicon Graphics (SGI) ou Apple, leurs destins sont relativement similaires et on sait comment cela se termine. » Le commentaire accompagnait une attaque en règle du marché américain de l’éducation, tenu par Apple (voir édition du 21 mai 2001). En 1997, Dell avait également été à l’origine d’une remarque cinglante, en réponse à une question sur ce qu’il ferait s’il était à la place de Jobs (comme PDG) : « Je fermerais tout et je rendrais l’argent aux actionnaires. » Cela dit, le grand ennemi de Jobs n’est pas le seul. L’actualité Apple génère son lot d’analyses funestes en des occasions diverses et variées. Ainsi de la présentation du PowerPC 970 d’IBM en octobre dernier (voir édition du 16 octobre 2002). « Même si Apple adopte l’IBM 970, personne au MPF [le Microprocesseur Forum, Ndlr] n’a confiance en son avenir. Apple connaît un déclin à long terme, elle est sans doute en phase terminale, et le 970 ne saurait être suffisant pour la sauver », indiquait ainsi un participant au forum de San Jose sur Geek.com.

Bilan de santé

Ces faire-part maintes fois publiés, ces cris d’orfraies n’émeuvent plus personne. Dénuées de tout recul, ces analyses à la petite semaine laissent le plus souvent de côté les fondements économiques de l’une des firmes les plus connues du monde (son logo y est pour beaucoup), la base installée d’utilisateurs, ainsi que la force imaginative qui la distingue et renouvelle à chaque fois l’attrait des consommateurs. Avec plus de 4 milliards de dollars de trésor de guerre, un stock de matériel réduit à sa plus simple expression et des fondements technologiques sûrs (un système d’exploitation renouvelé, des produits phares et quelques marchés captifs), Apple n’est pas à l’article de la mort en cette veille de 2003, loin s’en faut ! Selon l’ancien PDG d’Adobe, John Warnock, « Apple sert en quelque sorte d’aiguillon à une industrie informatique qui s’endort sans elle ». Quant à l’annonce régulière de son enterrement, peut-être permet-elle aux envieux de mieux vivre leur trouble ?

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