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Auditions sur la musique en ligne au Congrès US

La Chambre des Représentants américaine a organisé une série d’auditions sur la musique en ligne. La sous-commission « Courts, the Internet and intellectual property » entendait cinq acteurs majeurs du secteur. Cette fois-ci, la troisième réunion de l’année sur le sujet ne s’est pas étendue sur le piratage et Napster, comme si une étape avait été franchie. Les discussions ont plutôt opposé les ayants droit aux maisons de disques et aux diffuseurs qui ont besoin de leur autorisation pour pouvoir distribuer leur musique.

« Les derniers six mois ont extrêmement clarifié l’environnement légal de la distribution de musique en ligne, » a ainsi estimé Rob Glaser, PDG de RealNetworks et de MusicNet, la plate-forme commune de distribution de BMG, Warner et EMI qui s’appuie sur RealNetworks (voir édition du 2 avril 2001). « Les procès (…) contre MP3.com, Napster et d’autres entreprises innovantes ont démontré que la loi concernant le copyright devait être appliquée à la distribution de musique sur Internet », a-t-il lancé. Le PDG de RealNetworks a critiqué le trop grand nombre d’autorisations à obtenir pour pouvoir diffuser une oeuvre, réclamant la création d’un système de licence à guichet unique en demandant aux éditeurs d’y collaborer. Robin Richards, président de MP3.com, a abondé dans le même sens, citant des incohérences dans la loi sur le copyright. « Certains services n’ont qu’un versement à effectuer  d’autres, nous compris, doivent réaliser cinq paiements séparés. Ce n’est pas juste », a-t-il regretté, demandant par ailleurs une clarification sur ce que « sont autorisés » à faire les acheteurs de musique en ligne de ces morceaux, plutôt que simplement « ce qu’il ne sont pas autorisés à faire ». « Les consommateurs achetant un CD ne devraient pas être soumis à d’autres taxes quand ils stockent et jouent leur achat en ligne », réclamait Robin Richards, faisant allusion au service My.MP3.com.

Il n’y a pas de problème de calcul des droits

De son côté, Edgar Bronfman, vice-président exécutif de Vivendi Universal, s’est montré très consensuel. Il s’est ainsi félicité de la présence de Lyle Leider, venu représenter l’American society of composers, authors and publishers (Ascap). Le chanteur figure en effet sur le catalogue de MCA Records qui appartient au Groupe Universal Music (UMG). Ce dernier a réclamé « une juste compensation », rappelant que « tout le monde a le même but ». « L’UMG bénéficie aussi de l’expertise de Monsieur Glaser », a rappelé Edgar Bronfman, précisant : « Nous poursuivons différentes initiatives avec RealNetworks. » Les autres parties présentes n’étaient pas en reste puisque le collaborateur de Jean-Marie Messier a souligné la présence d’UMG dans la National music publisher association (NMPA) et l’accord passé avec MP3.com. Représentant la NMPA, Jerry Leiber estimait pour sa part que « les ordinateurs sont bons en calcul », rejetant ainsi tout argument de difficulté technique dans le calcul des droits.

Insistant sur les « dizaines de millions de dollars » investis par Vivendi Universal dans la musique numérique, Edgar Bronfman a légèrement levé le voile sur Duet, la plate-forme développée en partenariat avec Sony et concurrente de MusicNet. Il a notamment cité la possibilité de « créer des listes d’ordre de lecture et de les partager avec d’autres abonnés à Duet » et a par ailleurs indiqué que dans un premier temps, le service serait cantonné au streaming avant d’offrir des possibilités de téléchargement. Pourtant face à Duet, MusicNet paraît nettement plus abouti. Témoin la toute première démonstration de la plate-forme par Rob Glaser effectuée lors de ces audiences. « Notre démonstration aujourd’hui ressemble beaucoup à ce que vous auriez pu voir lors d’une démonstration de Napster », a-t-il concédé, cité par IDG. MusicNet permettra en effet d’effectuer des recherches suivant le titre ou l’artiste. Les morceaux pourront soit être écoutés en streaming, soit téléchargés mais il ne seront écoutables qu’à partir du PC et pas transférables sur un autre ordinateur ou un lecteur portable. De plus, l’accès au titre peut être désactivé après une certaine période, le service étant vendu sur la base d’un abonnement. Si ensuite le consommateur souhaite de nouveau écouter le titre, il devra payer à nouveau. L’arrivée de Duet est prévue pour la fin de l’été, voire le début de l’automne.

Pour en savoir plus :

Les compte-rendus des audiences sur le site de la Chambre des Représentants

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