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La blockchain et les PME : une charge trop lourde à porter ?

Engie New Business renforce son ancrage dans l’univers des registres décentralisés.

L’entité, qui doit favoriser la création d’activités au sein du groupe industriel énergétique, a investi 1,9 million d’euros dans Blockchain Studio.

Constituée en mars dernier*, cette société a pris sous son aile une technologie qui avait fait ses débuts dans le cadre du concours annuel d’innovation qu’Engie organise en interne.

L’édition 2017 de ce concours étant axée sur la blockchain, le groupe cherchait un outil qui facilite la réalisation de preuves de concept (PoC) par les participants.

L’outil en question porte aujourd’hui le nom de Dojo. Sur ce socle a été développée une plate-forme open source d’orchestration. Elle permet à la fois d’accéder à des blockchains existantes (Ethereum, Tobalaba, Quorum) et d’en créer, puis d’industrialiser.

Baptisée Rockside, cette offre doit être lancée en France au mois d’octobre. Elle sera proposée en mode SaaS, ainsi que pour une exploitation en propre (localement ou sur des plates-formes cloud). Mais qui est réellement susceptible de l’adopter ?

Le coût de la blockchain

Peu avant l’officialisation de la levée de fonds, le CTO, DG et cofondateur Vincent Le Gallic avait affirmé, dans une contribution sur Medium : « L’adoption de la blockchain par les entreprises est imminente ».

L’intéressé illustre son propos par une étude que Deloitte a menée auprès de cadres d’entreprises réalisant plus de 500 millions de dollars de chiffre d’affaires.

Son associé Corentin Denœud (CEO ; ancien P-DG d’une société de « taxi jet » dont il a été licencié l’an dernier) admet que les PME n’en sont pas à ce stade. Elles en sont plutôt à la « prise de conscience ».

Leur manquent notamment les outils pour contourner les « obstacles techniques liés au manque de maturité de la technologie » (Vincent Le Gallic mentionne entre autres la gestion des clés de chiffrement et des mécanismes de gouvernance). Mais aussi les budgets – coût minimal estimé d’un PoC : 50 000 euros.

Corentin Denœud reconnaît que l’impulsion proviendra en partie des grandes entreprises. Et de donner l’exemple des partenaires de Carrefour, qui ont dû suivre l’initiative que le groupe de distribution a prise pour garantir la traçabilité de ses filières.

La première à en bénéficier fut le poulet d’Auvergne. En scannant un QR code sur l’emballage, le consommateur peut consulter « le lieu et le mode d’élevage […], l’alimentation reçue […], l’absence de traitement […], les labels et le lieu d’abattage ». La tomate allongée cœur a suivi cet été.

Transformer, puis créer

À quand le véritable démarrage de la blockchain dans les PME ? Corentin Denœud se veut optimiste et table sur un délai de « 6 à 10 mois », en concédant qu’il en va de la pérennité de son entreprise.

Il considère que les premiers usages consisteront à transformer l’existant, essentiellement en réduisant les coûts d’infrastructure par la suppression des tiers de confiance. Suivra le développement de nouvelles expériences client, pour aller enfin vers l’émergence de modèles économiques.

Le rythme de progression sera, affirme le dirigeant, étroitement lié à l’évolution de la réglementation. Il en veut pour preuve le fait que des messages sur WhatsApp peuvent, sous certaines conditions, faire office de preuves à valeur juridique… au contraire d’enregistrements sur une blockchain, alors même qu’ils sont par nature infalsifiables.

* Engie codétient Blockchain Studio avec l’agence Futurs.io, rattachée au cabinet de conseil Maltem.

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