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BNP Paribas met fin aux activités de KLELine

Les responsables informatiques de Go Sport, La Mondiale, ChâteauOnline et Akabi sont pour le moins agacés. Le lendemain de l’annonce de leur partenariat avec KLELine, le groupe BNP Paribas rend publique sa décision de mettre fin au développement de l’offre commerciale de la filiale ! Spécialisée dans le paiement en ligne, elle n’a pas convaincu le groupe bancaire en dépit de 500 clients répartis en France et à l’international.

« Kleline demande beaucoup d’investissement, et l’équilibre des comptes est lointain », explique un porte-parole de BNP Paribas. Discret sur les futures orientations de l’ex-filiale, le groupe bancaire prévoit de « réorienter progressivement (…) les compétences et savoir-faire » des ingénieurs et agents commerciaux de KLELine, qui rejoindront ses effectifs.

A en croire BNP-Paribas, le support technique et les prestations commandés par les clients de KLELine continueront d’être assurés pendant la durée du contrat. Auto-proclamée « leader européen des services de paiement sécurisés sur Internet », la filiale fondée en 1996 a développé une gamme de services couvrant le paiement sécurisé à l’aide du protocole SSL (Secure Socket Layer), avec différents options comme le versement ou non d’un acompte, le paiement différé, l’analyse de statistiques de ventes, etc. KLELine a par ailleurs mis au point un porte-monnaie virtuel baptisé K-Wallet, pour des achats entre 1 et 50 francs. Intégré à la page Web du marchand en ligne, il peut être utilisé de façon transparente d’un site à un autre. Actuellement en phase de test chez plusieurs sociétés, il risque fort de pâtir du choix de BNP-Paribas. Le groupe bancaire devrait en effet réorienter les équipes de développement vers d’autres technologies plus prometteuses et universelles comme Cyber-COMM par exemple.

Présenté comme une alternative fiable au paiement traditionnel (qui impose de fournir au marchand en ligne son numéro de carte de crédit), Cyber-COMM bâtit sa réputation sur l’utilisation systématique d’un lecteur de carte à puce. Ce qui constitue à la fois sa force et, selon ses détracteurs, son principal défaut. Imaginez une entreprise ou un particulier doté d’un lecteur de carte fourni par sa banque. Le lecteur peut être externe, intégré au clavier d’un PC ou présent sur un Minitel-Internet. Intégrez dans ce lecteur un identifiant unique qui rassemble les informations liées à l’acheteur, pour connaître son nom ou son adresse. Après avoir inséré sa carte, le consommateur ne valide l’achat qu’en fournissant un code à quatre chiffres, un peu comme chez son commerçant. La transaction est alors validée, le numéro de carte étant, selon le groupement Cyber-COMM, crypté et réceptionné par la banque sans passer par le serveur du marchand en ligne. L’utilisateur ne fournit donc pas directement de numéro de carte, ce qui pourra rassurer les candidats au commerce électronique effrayés par les exploits récurrents des hackers et autres casseurs de codes. Rappelons toutefois qu’en leurrant les algorithmes de protection des cartes, l’informaticien de 36 ans Serge Humpich a réussi à fabriquer une carte pirate fonctionnant au moins sur les bornes d’achat de tickets de la RATP. Poursuivi en justice par le GIE Cartes bancaires, Serge Humpich pourrait faire les frais de ses découvertes en écopant de deux ans de prison et 50 000 francs d’amende. Son jugement sera rendu le 25 février.

La solution Cyber-COMM n’est pas exempte de défauts. Tout d’abord, le montant minimum d’achat que l’on peut régler avec Cyber-COMM est de 1 franc. Et puis l’acheteur doit posséder le fameux lecteur de carte à puce. Difficile aussi de dire si l’on pourra acheter sur n’importe quel site, puisque Cyber-COMM utilise des standards propriétaires. Une solution trop franco-française ? « Cyber-COMM a le mérite de réunir plusieurs banques et fabricants de cartes concurrents, comme Carte Bleue et Visa », défend un porte-parole de BNP-Paribas, qui ne manque pas d’évoquer son implantation dans 83 pays pour justifier ses chances de succès à l’international. Les premiers résultats seront connus avant la mi-2000, date du lancement commercial des lecteurs de cartes et des services Cyber-COMM.

D’autres technologies sont évidemment dans la course. Dans le domaine du micro-paiement, il est déjà possible de payer un article de presse pour quelques centimes. C’est du moins le cas pour les abonnés de Club-Internet, qui voient le montant des transactions répercuté sur la facture de leur abonnement grâce à un partenariat avec la société iPin (voir édition du 29 novembre 1999). Son concurrent NetToll prépare un service similaire, compatible avec la facture de son fournisseur d’accès Internet ou de son opérateur télécom (voir édition du 7 janvier 2000).

Pour en savoir plus : Cyber-COMM

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