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Cinq fois plus de fichiers musicaux achetés en ligne en 2005

Cinq fois plus de musique légalement téléchargée en 2005 qu’en 2004. Un single sur quatre et un album sur cent désormais achetés dans leur version dématérialisée. En France comme à l’international, le marché de la musique numérique décolle. A l’occasion du 40e Marché international de la musique (Midem à Cannes du 22 au 26 janvier), le Snep, le syndicat français des producteurs de disques, a présenté le 23 janvier le bilan 2005 du marché de la musique.

Sans conteste, la France suit la tendance observée à l’échelle mondiale par l’Ifpi (voir édition du 20 janvier 2006) avec une explosion de la consommation légale de musique en ligne. Avec 18,6 millions de titres téléchargés légalement (dont 55 % à travers l’achat d’albums), la musique numérique a généré un chiffre d’affaires de 15,7 millions d’euros. Ce qui ne représente somme toute que 1,2 % des 1,32 milliards d’euros générés par les ventes physiques réalisées par les détaillants.

Montant auquel il convient d’ajouter 139 millions d’euros en provenance des ventes de vidéomusiques. Soit un chiffre d’affaires de 1,459 milliard d’euros. Un résultat en baisse de 8,6 % par rapport à 2004 alors que les ventes en nombre sont stables (+0,6 %) avec 114,5 millions d’unités écoulées (singles et album confondus). Une différence qui s’explique par la chute des prix de détail. En deux ans, le prix moyen d’un titre est passé de 5,30 euros à 4,10 (-23 %) et celui d’un album de 17,30 à 14,70 euros (-15 %). Détaillants et producteurs ont donc réduit leur marge pour mieux relancer un marché en déclin depuis plusieurs années

Les producteurs, principaux bénéficiaires de la musique numérique

Si la part de la musique en téléchargement légal n’est pas encore significative à l’échelle du marché global, sa progression est fulgurante. Les 32,4 millions d’euros de revenus numériques réalisés par les majors du disque en 2005 représentent près de 4 fois plus que les 8,52 millions d’euros enregistré en 2004. A noter que les revenus de la musique pour téléphonie mobile (les sonneries musicales principalement) comptent pour les deux tiers (71 %) du chiffre d’affaires de la musique numérique (contre 78 % un an auparavant).

De plus, le marché légal de la musique numérique est sur le point de compenser les pertes des ventes physiques. En 2005, les majors ont vendus pour 928,6 millions d’euros de disques (singles et albums) contre 953,4 millions d’euros en 2004. Soit une perte de 24,8 millions d’euros (-2,6 %). Dans le même temps, la vente en ligne a représenté un gain de 23,9 millions d’euros. Soit une différence de 0,9 million d’euros entre les ventes physiques et dématérialisées. A noter enfin que la musique numérique représente 4 % du revenus des producteurs. A comparer au 1,2 % des détaillants. Les producteurs sont donc, pour le moment, les principaux bénéficiaires du marché de la musique en ligne.

Les échanges peer-to-peer exclus du marché légal
La quasi totalité des revenus de la musique en ligne proviennent des ventes réalisées sur les plates-formes légales. Ce qui tendrait à démontrer que celles-ci présentent une alternative crédible au piratage. Rien n’est moins vrai. Avec l’essor du haut débit, l’institut d’études GfK estimait à 1 milliard le nombre de fichiers musicaux téléchargés illégalement par les Français en 2005 (voir édition du 18 janvier 2006). Bien au-delà des 18,6 millions de titres achetés en ligne. Malgré cette réalité criante des usages en lignes, les industriels du disque maintiennent leur politique répressive à l’égard des pratiques d’échanges de fichiers sur les réseaux peer-to-peer (P2P). Les producteurs soutiennent donc ouvertement le projet de loi DADVSI (voir notre dossier), notamment à travers le soutien de la « réponse graduée » et la mise en place du collège des médiateurs, et s’opposent totalement à la proposition de licence globale. Laquelle vise à légaliser les échanges non commerciaux entre internautes contre rémunération forfaitaire collectée par les fournisseurs d’accès (voir édition du 7 décembre 2005). Bref, le dialogue de sourds entre producteurs d’une part et sociétés d’artistes (Adami, Spedidam…), de consommateurs (UFC-Que choisir, UNAF, CLCV…), d’internautes (Audionautes) et d’artistes (UMJ) d’autre part, se poursuit.

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