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Le cloud privé est-il fait pour les PME ?

Les PME et les ETI peuvent-elles se payer des clouds privés ? C’est la question à laquelle tentait de répondre un atelier d’experts ce jeudi 2 avril au salon Cloud Computing World Expo.

Le cloud privé consiste à s’appuyer sur un ensemble de serveurs et d’équipements réseaux dédiés, hébergé en interne ou chez un prestataire (on parle alors de cloud privé virtuel).

De fait, c’est plutôt l’apanage des grands comptes qui sont prêts à payer le surcoût que représente cet environnement privatif par rapport à celui mutualisé du cloud public. Et ce pour plusieurs raisons : sécurité, localisation des données mais aussi gouvernance. Ils disposent de compétences à demeure pour assurer la production, le monitoring des instances cloud.

Tel n’est pas le cas des PME. « 85 % d’entre elles n’ont pas d’informaticien en interne », rappelle Chuyen Huynh, consultant chez Pilot Systems, un « cloud broker » qui assure justement le lien entre l’offre du marché et les utilisateurs finaux. « Entre le IaaS, le PaaS et le SaaS, un petit patron est rapidement perdu par tout ce jargon technique. »

En revanche, beaucoup de dirigeants comprennent très bien l’intérêt de disposer d’un environnement de travail virtualisé et toujours à l’état de l’art. La sauvegarde est automatisée, l’antivirus toujours à jour.

A cela s’ajoute de nouvelles formes d’organisation surtout si la société est multi-sites. Une PME peut proposer le télétravail ou le travail en mobilité. « Pourquoi une société d’une dizaine de personnes, basée en Lozère, ne disposerait pas la même infrastructure qu’une multinationale ou une start-up », renchérit Chuyen Huynh.

Reste que le cloud public est, selon lui, un peu comme un supermarché. Chez Amazon, Google ou OVH, on prend de la puissance de calcul sur rayon mais qui va administrer derrière ? « Avec un cloud privé, cette gouvernance est gérée par un tiers de confiance, avec des procédures, des normes. »

Sage : 13 % des entreprises clientes sont  passées au cloud.

Directeur marketing produits et services chez Sage, Claude Cordier est plus mesuré. Prêchant pour sa paroisse, il rappelle que le système de gestion est le cœur de l’activité de la PME. Le monter dans le nuage est une décision stratégique qui n’est pas pris à la légère.

Si le passage au cloud progresse depuis 2008, « l’évolution est linéaire avec une croissance annuelle de 2 points mais pas exponentielle. » En 2014, 13 % des entreprises clientes de Sage étaient passées au cloud.

« Quand une PME investit dans son système de gestion, c’est pour des années. Si 84 % des entreprises de 2 à 200 salariés ont une solution comptable, elle a plus de dix ans en moyenne. »

La question du cloud se pose surtout en cas de renouvellement de parc et des licences logicielles ou dans le cadre d’une création d’entreprise. Avec, à la clé, un changement de paradigme.

La personnalisation et la tarification se fait au fil de l’eau pour le cloud et non plus en mode big bang comme pour les licences traditionnelles sur site (on-premise).

L’arbitrage entre cloud public et privé se fait ensuite en fonction de la taille de la société. A l’instar de son concurrent Cegid, l’éditeur britannique a structuré son offre dans ce sens.

Sage One qui s’adresse aux TPE repose sur du cloud public avec un hébergement sur la plateforme Azure de Microsoft. Les grosses PME et ETI se voient, elles proposer Sage ERP X3 uniquement sur du cloud privé.

Entre les deux, Sage 100 Online peut aller sur les deux types de cloud.

Reste le critère économique. Selon Chuyen Huynh, la migration d’un système d’information d’un mode on-premise à un cloud public présente « un gain de 50 %, et de l’ordre de 20 à 30 % pour un cloud privé ». Un argument de poids pour une petite structure si le bénéfice se concrétise.

(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : Melpomene)

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