Le torchon brûle de longue date entre Google et Microsoft, mais le souffle d’une nouvelle infraction à la confidentialité enflamme le un mano a mano que se livrent sans concession les deux parties.
En cause, l’implémentation illicite d’un énième cookie espion, au sein d’Internet Explorer. Cette démarche n’est pas sans rappeler un subterfuge similaire découvert la semaine passée dans les entrailles de Safari, le navigateur d’Apple iOS.
A ceci près que la tromperie, loin de reposer sur un artifice technique, tiendrait à un simple mensonge. Concrètement, Google ne tiendrait pas ses engagements en matière de P3P.
Derrière cet acronyme se cache un protocole dénommé Platform for Privacy Preferences et par lequel un site déclare, sur l’honneur, ne pas faire usage de cookies pour tracer les utilisateurs.
En l’éventualité d’un pistage avéré, Internet Explorer, à compte de sa neuvième déclinaison majeure, bloque automatiquement ces fichiers tiers via le module Do Not Track, proscrivant ainsi leur installation sur les machines des internautes.
Or, Google en aurait balbutié les fondements, ne respectant pas ses déclarations à ce sujet. Ainsi se résument les conclusions des développeurs de la maison Redmond, qui évoquent sur leur blog « un contournement des règles de confidentialité en toute connaissance de cause. »
Pour sa défense, l’incriminé met en avant la désuétude d’Internet Explorer et l’obsolescence concomitante d’un P3P qui s’apprête à souffler sa dixième bougie.
A en croire Google, près de 11 000 sites, y compris Facebook, n’émettent plus (ou n’ont jamais publié) de politique valide en ce sens.
Un tel contentieux aux allures de réchauffé s’inscrit dans un conflit d’envergure dont l’internaute lambda, principale victime, reste pourtant simple spectateur impuissant.
A cet égard, Microsoft a récemment joué d’ironie, s’offrant une publicité pleine page dans les colonnes de trois grands quotidiens américains, pour fustiger ouvertement une décision de Google applicable à compter du 1er mars prochain.
En cette vertu, une charte de confidentialité harmonisée régira les conditions d’utilisation de quelque 60 outils et centralisera les données des utilisateurs dans un coffre-fort numérique.
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