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David Martinon, deuxième « Sarkoboy » en une semaine à être recyclé dans le numérique

L’info, donnée au départ par notre confrère Satellifax, n’est pas passée inaperçue et a donné lieu à un tweet de confirmation de l’intéressé… Son premier tweet…

David Martinon (DR)

David Martinon, ex-porte-parole de l’Elysée au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, a été désigné par le Ministère des Affaires Étrangères pour siéger en tant que représentant spécial pour les négociations internationales concernant la société de l’information et l’économie numérique au sein de l’ICANN (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), en charge notamment d’assigner les noms de domaine dans le monde.

Au même titre que Laurent Solly, qui a quitté TF1 Publicité pour devenir DG de Facebook France, David Martinon est connu pour avoir fait partie de ceux qu’on appelait pendant la campagne de 2007 et au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, les « Sarkoboy ».

Après avoir été évincé de son rôle au « Château », puis avoir jeté l’éponge dans la campagne municipale à Neuilly-sur-Seine suite à un mini-putsch local dont l’un des protagonistes majeurs était… Jean Sarkozy, David Martinon était devenu Consul de France à Los Angeles en 2008. Poste qu’il a occupé jusqu’en 2012 et qui l’a vu entretenir des relations étroites avec le tout Hollywood…

Haut fonctionnaire, sorti lui aussi de l’ENA, David Martinon est désormais rattaché au ministère des affaires étrangères, pour lequel il représentera les intérêts numériques français au sein de l’ICANN organisme qui doit participer à l’accord commercial envisagé entre l’Europe et les Etats-Unis, la France militant pour le retrait du chapitre « audiovisuel » de cet accord.

Il aura aussi une responsabilité directe sur des questions majeures : protection des données personnelles, propriété intellectuelle et fiscalité numérique, à l’heure où ça tangue pas mal au sommet de l’Etat autour de l’attitude à adopter face aux déclarations fiscales des géants américains Apple, Microsoft, Google, Amazon ou Facebook.

Cohérence ?

S’agissant de la propriété intellectuelle, les acteurs du numérique français n’ont pas la mémoire courte et se souviennent très bien combien David Martinon fut un pro-Hadopi farouche, aux côtés du candidat puis du Président Sarkozy… Or, sa nomination ne précède que de quelques heures l’annonce des décisions de la commission Lescure qui s’apprête sans doute à enterrer le mécanisme de l’Hadopi…

Le premier tweet de David Martinon

Les réseaux sociaux sont sans surprise le lieu de la contestation et de la moquerie.

Ce, d’autant plus que David Martinon a fait à l’occasion de cette nomination ses tout premiers pas sur Twitter et n’a rien trouvé de mieux que demander de l’aider pour corriger son premier tweet. Du pain béni pour ses opposants…

Le quotidien gratuit Metro s’est adressé au Ministère des Affaires Etrangères qui n’a pas souhaité commenter ce choix, sans l’infirmer pour autant et en rappelant quelles seraient ses nouvelles missions :

« Il devra promouvoir notamment les mécanismes de régulation que nous défendons dans les diverses enceintes internationales. Il devra aussi contribuer à l’amélioration de la gouvernance de l’Internet et veiller à la contribution de la politique des technologies de l’information et de la communication aux objectifs du développement ».

On en conclut que cette nomination tient plus de son expérience diplomatique et de son implantation aux Etats-Unis, ainsi que des relations étroites qu’il a nouées avec le cinéma US.

Toujours officiellement membre de l’UMP, sa nomination pourrait aussi être perçue comme une toute petite ouverture du gouvernement Ayrault, à qui on reprochait lors de sa constitution de n’avoir fait d’ouverture… qu’aux seuls courants du Parti Socialiste !

David Martinon, sera-t-il à la hauteur des exigences d’une telle mission ? L’avenir le dira…

Il n’en reste pas moins qu’en le nommant à ce poste, le Quai d’Orsay a pris un risque et est l’objet de toutes les railleries sur les réseaux sociaux sur le thème : « décidément en France, à droite comme à gauche, une nomination ne doit rien aux compétences mais tout à l’école (l’ENA) et aux relations politiques ou médiatiques…» Dans le contexte délétère actuel, pas certain que le gouvernement français n’aurait pas pu s’épargner cette polémique de plus !

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