En période de disette budgétaire, l’heure est à la rationalisation du parc de licences logicielles : 63 % des 430 entreprises sondées dans le monde par IDC estiment que leur budget en la matière va stagner ou régresser au cours des deux prochaines années.
Première cible pour réaliser des économies : le « shelfware », c’est-à-dire les logiciels achetés, mais non déployés. 96 % des dirigeants interrogés reconnaissent avoir consacré une partie de leurs ressources à des licences finalement jamais exploitées. Pour 39 % d’entre eux, c’est même plus d’un cinquième du budget logiciel total qui y est passé.
Le paradoxe ? Dans le même temps, sur d’autres pans du parc logiciel, une large part des entreprises dépasse ses droits d’usage : plus de huit sur dix ne respectent pas les termes inscrits aux contrats de licence. Elles s’exposent d’autant plus à des indemnités salées que les grands éditeurs multiplient les audits : 63 % des entreprises ont été contrôlées au cours des 18 à 24 mois. Elles sont plus de la moitié à avoir payé des pénalités… supérieures à un million de dollars dans 21 % des cas.
Comme le note Silicon.fr, l’audit est lui-même susceptible de nourrir le « shelfware » : les éditeurs ont tendance à en profiter pour placer – en échange d’une annulation de la facture de régularisation – de nouvelles licences dont les entreprises n’ont pas forcément besoin dans l’immédiat.
Conséquence de la pression budgétaire, les modes de consommation évoluent. Caractérisé par un coût d’entrée élevé en échange d’un droit d’usage permanent, le modèle de la « licence perpétuelle » décline : pour la première fois au baromètre d’IDC, moins de la moitié des entreprises l’utilisent pour au moins 50 % de leur parc logiciel. Un taux qui devrait tomber à 36 % dans les 12 à 24 mois.
En parallèle, le modèle de souscription (en SaaS, mais aussi pour des logiciels déployés sur site) monte en puissance. 24 % des entreprises privilégient déjà l’abonnement pour plus de 50 % de leur parc logiciel. Pour 17 % des organisations, c’est le modèle à l’usage (temps passé dans l’application, volume de données, etc.) qui domine. Selon IDC, ces deux types de licences sont appelés à progresser dans les 12 à 24 mois qui viennent.
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