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Fallait-il vraiment garder Classic dans Mac OS X ?

Quand Apple a présenté aux développeurs son plan de bataille pour le passage à un nouvel OS, en 1997, ceux-ci ont crié leurs grands dieux qu’ils ne suivraient pas Apple dans la voie proposée parce qu’il faudrait réécrire près de 10 % du code des programmes déjà commercialisés ! Les équipes logicielles de la firme de Cupertino avaient donc dû revoir leur copie et proposer d’intégrer Mac OS 8 dans Rhapsody, un environnement destiné à faire tourner les anciennes applications. Depuis, le nom de cet environnement a changé, mais la fonction est restée : c’est Classic, qui nécessite l’installation de Mac OS 9.x pour pouvoir utiliser certaines applications dans Mac OS X. Une question taraude aujourd’hui, alors que le passage à Mac OS X est bien enclenché : les développeurs n’en ont-ils pas un peu trop fait entre 1997 et 1998 ? Leurs inquiétudes étaient-elles véritablement justifiées ? Fallait-il vraiment qu’Apple se casse la tête à intégrer Classic ? Et que dire du casse-tête des versions lancées par la firme (voir édition du 17 mai 2001) ?

Les causes de ces interrogations sont multiples : Apple a perdu du temps dans le lancement de son OS pour pouvoir développer l’ensemble des éléments permettant de faire fonctionner Classic et de l’intégrer correctement dans Mac OS X. Les efforts se sont poursuivis récemment et devraient voir encore au moins une version de l’ancien système livrée par la firme de Cupertino. De nombreux problèmes concernant la compatibilité des matériels ont émergé dans cet environnement, comme Airport ou l’impossibilité d’utiliser certaines cartes. De plus, le lancement de Classic prend du temps en comparaison d’un lancement sous Mac OS 9. Les deux interfaces diffèrent de manière importante, ce qui pourrait amener certains nouveaux utilisateurs à rechigner face à cette dualité. La simplicité du Mac s’en ressent. Mais on entend d’autres raisons de se plaindre : Classic est responsable du surcroît de mémoire nécessaire (128 Mo minimum selon Apple). Du coup, les actuels défauts de Mac OS X, qui devraient disparaître en très grande partie avec la version Puma devant être livrée courant septembre (voir édition du 25 juillet 2001), auraient pu disparaître depuis longtemps si les ingénieurs d’Apple n’avaient pas eu à s’occuper de l’intégration de deux systèmes en parallèle ! Sans parler du bénéfice pour les utilisateurs : il sera à très court terme, puisque la plupart des éditeurs se sont engagés dans la « Carbonisation » de leurs applications (la programmation des 10 % de codes nécessaire pour un fonctionnement dans le nouvel OS).

Une compatibilité nécessaire

Mais la réponse à ces interrogations levées par le site américain The Business Mac paraît toute trouvée : la compatibilité avec les anciennes applications est nécessaire et ce pour de nombreuses raisons. C’est une stratégie largement adoptée par l’industrie. Microsoft a ainsi toujours laissé l’accès au DOS, le lancement des processeurs PowerPC a été accompagné d’une émulation des familles de processeurs Motorola précédentes, le lancement de la version 32 bits de Windows incluait la compatibilité avec les applications 16 bits et l’Apple III disposait d’une émulation de l’Apple II. La compatibilité avec les systèmes précédents coûte sans doute cher aux entreprises, mais elle permet de rassurer les utilisateurs et de faciliter le travail des éditeurs de logiciels. Si Apple n’avait pas intégré d’environnement Classic, elle aurait sans doute accumulé les obstacles à l’adoption de son nouveau système. De plus, nombre d’utilisateurs continuent de faire tourner des logiciels dont on sait déjà qu’ils ne seront pas portés sous Mac OS X : des jeux comme SimCity, des client e-mail comme Claris emailer, ou encore Homepage, qui s’avèrent des applications particulièrement simples à utiliser et efficaces encore aujourd’hui, bien qu’elle ne soient plus commercialisées. Les logithèques des utilisateurs en contiennent sans doute bien plus encore. Le temps et les ressources pris par Apple pour assurer la compatibilité de ses applications étaient donc une nécessité.

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